* « A Good Man », de Marie-Castille Mention-Schaar, illustre bien quelques-uns des débats de l'époque. Sur la belle île de Groix, c'est un couple amoureux, presque comme les autres. Elle ne peut pas avoir d'enfant, il propose de le faire à sa place. Car il est né fille et n'a pas encore terminé sa transition, subi l'opération irréversible. La réalisatrice n'a rien inventé, c'est déjà arrivé, des hommes trans ont porté des enfants, accouché. L'histoire est centrée sur le duo – ses doutes, l'évolution psychologique de chacun, l'un s'investissant dans la grossesse, l'autre se sentant dépossédée – davantage que sur le combat pour la reconnaissance, qui semble ici en voie d'être gagné. Lui, au grand dam de certains militants trans, est joué par Noémie Merlant, que la cinéaste a déjà dirigé dans trois films, dont « le Ciel attendra ». Plutôt une comédienne confirmée – et très douée, elle le prouve une fois de plus – qu'un acteur trans novice, ces derniers d'ailleurs ne pourraient guère être cantonés à des rôles conformes à leur identité. La mise en scène, sur un tel sujet ne peut pas s'offrir de fantaisies mais l'émotion est là et tout le monde peut s'identifier à ces interrogations sur l'amour, le couple, le désir d'enfant, la paternité.
* « Tre Piani ». En adaptant le roman d'Eshkol Nevo « Trois Étages », six ans après le personnel « Mia Madre », Nanni Moretti reste aussi sage dans sa mise en scène. C'est pour mieux entrelacer les destins de ces trois familles vivant dans un immeuble romain, autour d'un accident qui va changer la vie de tous au fil des vingt années qui suivent. Pour mieux évoquer des thèmes universels tels que, énumère-t-il, « la culpabilité, les conséquences de nos choix, la justice et la responsabilité qui accompagne le fait d'être parents ». Moretti s'est donné le rôle d'un juge, père sévère et froid, tandis que Riccardo Scamarcio est un père aimant trop inquiet, Margherita Buy une femme déchirée et Alba Rohrwacher, une mère solitaire et dépassée, entre autres personnages aux relations familiales bancales.
* « Amants » (sortie le 17 novembre). Trois personnages, trois temps, trois lieux (Paris, Océan Indien, Genève). Un thème apparemment rebattu, une femme, deux hommes, des variations scénaristiques (argent, drogue, sang) et des sentiments peu surprenants. Alors, une déception, après le complexe « Mal de pierre » ? Non, car Nicole Garcia dirige et cadre ses acteurs avec gourmandise et une rare sensibilité et raconte son histoire (coécrite avec Jacques Fieschi, qui a eu l'idée de départ) avec un rythme rigoureux et un sens de l'ellipse bienvenu. Pierre Niney, Stacy Martin, Benoît Magimel, un intéressant trio.
* À l'affiche également, « Aline », adaptation libre par Valérie Lemercier de la vie de Céline Dion ; « Haute Couture », de Sylvie Ohayon, dans lequel Nathalie Baye, première d'atelier chez Dior, prend sous son aile la jeune fille qui a tenté de lui voler son sac ; « Cry Macho », de et avec Clint Eastwood, ancienne star du rodéo et éleveur de chevaux en route pour le Mexique en 1979 ; « Marcher sur l'eau », documentaire d'Aïssa Maïga tourné au Niger dans un village qui, victime du réchauffement climatique, se bat pour obtenir un forage. Et aussi, à partir du 17 novembre, « Elles dansent », documentaire sur une ancienne notaire qui va danser au chevet de patients touchés par le cancer.
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