« Tirez la langue Mademoiselle » : deux médecins frères font leur cinéma

Publié le 07/09/2013
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Crédit photo : CLAIRE NICOL

Deux médecins pour le prix d’un, consciencieux mais amoureux, dans le film « Tirez la langue Mademoiselle », sorti cette semaine.

Le père, la mère et le frère d’Axelle Ropert, née en 1972, sont médecins. La passion du cinéma l’a fait échapper à la malédiction (?) familiale (critique, scénariste, elle a signé en 2008 son premier long métrage, « la Famille Wolberg », avec François Damiens et Valérie Benguigui).

Mais la médecine n’est jamais loin, outre le fait que, dans le 13e arrondissement de Paris, elle habite au-dessus de la pharmacie de « Corps à cœur », de Paul Vecchiali. Dans « Tirez la langue Mademoiselle », elle met en scène deux frères, qui exercent de concert dans le quartier chinois (et sont abonnés au « Quotidien », on l’aperçoit une fraction de seconde).

Ni névrosés, ni obsessionnels

C’est moyennement vraisemblable. Ils consultent à quatre mains : l’un lance une phrase, l’autre la finit ; l’un remplit l’ordonnance, l’autre la feuille de Sécurité sociale. La nuit, ils se déplacent ensemble, qui plus est avec un chien. Pour la réalisatrice, ses deux médecins de famille sont néanmoins « très concrets, très classiques ». « Ils ne sont pas du tout médecins au sens contemporain du terme, comme on en voit dans les séries télé, justifie-t-elle, ils ne sont ni névrosés, ni obsessionnels, ils ne sont pas bizarres. » Et d’insister : « Ils exercent la médecine au sens le plus habituel, mais aussi le plus idéalisé du mot, c’est-à-dire prendre soin des autres. »

Mais le sujet de « Tirez la langue Mademoiselle » n’est pas là. C’est une histoire d’amour. Appelés au chevet d’une petite fille diabétique, les inséparables vont tous deux tomber amoureux de la mère de l’enfant, qui, il est vrai, a le charme piquant et la beauté épanouie de Louise Bourgoin. On laisse au spectateur le plaisir de découvrir les péripéties, plus ou moins attendues, qui vont mettre en péril la relation fraternelle. C’est plutôt triste, mais la tendresse qu’Axelle Ropert a pour ses personnages, les notations cocasses ou humoristiques et la finesse empathique des acteurs (Cédric Kahn, qui est aussi un réalisateur, et un bon, et Laurent Stocker, de la Comédie-Française) font qu’on en sort réconforté.

C’est d’ailleurs la conviction de la cinéaste, que le cinéma est un art revivifiant. « Je me sens toujours revigorée quand je vais au cinéma », dit-elle. Un film, c’est donc un peu comme une médecine. On y revient.

RENÉE CARTON

Source : lequotidiendumedecin.fr