Santé à domicile et autonomie

Un centre e-santé à Toulouse

Publié le 13/04/2010
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

« L’OBJECTIF du centre de e-santé est de fédérer les structures hospitalières publiques et privées, et d’utiliser les nouvelles technologies pour améliorer la prise en charge des patients à domicile », explique Anne Decq, sa directrice.

Soignants, patients, industriels et organismes payeurs (sécurité sociale, mutualité, collectivités locales) se sont donc rencontrés début avril à Toulouse pour identifier les premiers besoins. Sur les 195 participants, 48 étaient des médecins hospitaliers et libéraux. En effet, le centre e-santé devra répondre à des besoins identifiés par les praticiens, mais aussi les patients et leurs familles ; et liés à des pathologies spécifiques, notamment les suites d’accidents vasculaires cérébraux, le diabète et la nutrition, le cancer, les problèmes cardio-respiratoires.

Concernant les suites d’AVC, «  les besoins concernent le risque, la sécurité et le monitoring. Les questions du handicap, et de la perte d’autonomie se posent aussi très fortement », a indiqué le Pr François Chollet, qui présidait le groupe de travail sur le sujet. « Les ébauches de solutions proposées en matière de sécurité de monitoring passeraient par exemple par la prescription d’une surveillance tensionnelle. Pour la vie quotidienne, une plateforme, véritable portail informatique, donnerait un large accès à l’information aux patients. »

Concernant le cancer, «  nous avons besoin de développer la sécurité, l’éducation et le soutien au service des malades, a aussi pointé le Pr Guy Laurent, nous imaginons un système qui fonctionnerait 24 heures sur 24 avec une cellule de veille, il pourrait y avoir une hotline, des capteurs, de la vidéosurveillance... Ce système pose bien sûr la question de sécurisation des informations. »

Dans le cadre du centre e-santé, plusieurs projets sont déjà à l’étude. « Un premier projet, baptisé e-Hop, dont l’objectif est de créer un parcours de prise de rendez-vous par Internet, est déjà en cours de concrétisation », explique Anne Decq.

Autre piste innovante : le projet RESPECT, mené en partenariat avec le laboratoire de recherche LAAS-CNRS et qui vise à mettre en place un système de capteurs à domicile, pour mesurer la fragilité des sujets âgés.

Quelle sera la part des libéraux et celle des hospitaliers dans ces organisations ? Comment établir le lien avec les nouvelles Agences régionales de santé ? Comment sécuriser ces transferts d’informations, et bien sûr comment financer ces projets ? Autant de questions auxquelles les experts devront répondre pour pouvoir lancer la dizaine de projets programmés d’ici l’année prochaine.

BÉATRICE GIRARD

Source : Le Quotidien du Médecin: 8749