Éditorial

Aboutissement ou étape ?

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Publié le 13/12/2024
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Plus que quelques jours… Le 22 décembre marquera le déploiement des premières mesures de la convention médicale, signée il y a six mois par cinq des six syndicats représentatifs des médecins libéraux et l’Assurance-maladie.

À la clé, en cette fin d’année, le passage de la consultation de référence des généralistes à 30 euros, mais aussi de premiers paliers de revalorisation pour plusieurs spécialités cliniques. Ainsi, la pédiatrie, la psychiatrie ou la gynécologie bénéficieront d’augmentations de tarifs suivies de nouvelles hausses en juillet 2025. Le 22 décembre entreront aussi en application les revalorisations de l’avis ponctuel de consultant (APC) pour les spécialistes intervenant à la demande du médecin traitant, et celles des majorations pour les soins non programmés.

Peut-on d’ores et déjà parler d’un aboutissement ? Il s’agit sans aucun doute de la fin d’un long cycle de négociations avec un premier round avorté en février 2023, l’application du règlement arbitral, puis d’âpres discussions menées dans un contexte politique mouvant – quatre ministres de la Santé pour deux rounds de négos ! Mais il s’agit surtout d’une étape, pour l’Assurance-maladie comme pour les syndicats. Les mesures s’appliqueront de manière progressive jusqu’en janvier 2026. La Cnam, qui rappelle l’investissement d’1,6 milliard d’euros lié à ce pacte avec la médecine libérale, y voit le reflet d’« une volonté d’allier efficacité immédiate et échelonnement des mesures nécessitant des ajustements structurels importants ».

Les syndicats signataires ont martelé l’importance de faire vivre cette convention

À peine la convention signée – le 4 juin –, les syndicats signataires ont martelé l’importance de faire vivre ce texte dans le temps, afin de ne pas rester bloqués sur le même statu quo pendant cinq ans. Un enjeu encore rappelé le week-end dernier par la Dr Agnès Giannotti, reconduite à la présidence de MG France. « On doit absolument faire évoluer la convention pour donner envie aux médecins installés de poursuivre leur activité et aux jeunes de s’installer en libéral », a-t-elle confié au Quotidien. La généraliste parisienne plaide déjà pour « mieux différencier les consultations simples répétitives et les consultations complexes qui prennent plus de temps ». Sans oublier le bras de fer latent avec Avenir Spé, qui défend un accès direct aux spécialistes.

Si chacun a en tête les évolutions nécessaires pour défendre l’exercice médical libéral, il faudra aussi composer avec le contexte politique incertain et les attaques régulières des élus, tant sur la liberté d’installation que sur les délégations de tâches et les transferts de compétences. Espérons que les avancées qui se concrétiseront dans quelques jours porteront leurs fruits pour les conditions de travail et l’attractivité de la profession.


Source : Le Quotidien du Médecin