Ce mercredi 12 juillet dans le cadre d’un déplacement à la maison de santé de Fontainebleau, Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée à l’Organisation territoriale et aux Professions de santé, a présenté le plan du gouvernement « pour des solutions concrètes d’accès aux soins dans les territoires ». L’objectif est d’ici la fin du quinquennat de trouver un médecin traitant à 2 millions de Français supplémentaires.
Comme Agnès Firmin Le Bodo et François Braun l’avaient déjà détaillé en partie lors du bilan du CNR, le ministère compte s’appuyer sur des dispositifs et initiatives déjà existants tout en les développant. Sur l’accès aux soins spécifiquement, quatre axes sont donc mis en avant : les CPTS, les médicobus, les MSP et les assistants médicaux.
Mi-juin, le gouvernement avait déjà présenté son plan pour atteindre l’objectif de 4 000 MSP à l’horizon 2027.
Côté CPTS, le ministère souhaite les généraliser à tout le territoire et qu’elles couvrent 100 % de la population d’ici fin 2023. Un tour de France avait été lancé en mars pour identifier les points d’amélioration et les leviers à activer pour la généralisation. Le rapport a lui été rendu ces dernières semaines.
Dans l’idée du développement de l’aller-vers et de faire le dernier kilomètre jusqu’aux patients, le gouvernement a aussi prévu d’amplifier les dispositifs de médicobus. Le but est d’atteindre le nombre de 100 d’ici fin 2024. Aujourd’hui 10 sont déjà en circulation et 8 en projet. 10 millions d’euros seront consacrés pour subventionner les projets sur l’ensemble du territoire.
Généralistes et pédiatres ciblés en priorité
Et si l'objectif d'atteindre le nombre de 10 000 assistants médicaux à l’horizon 2025 était connu, le déplacement a été l'occasion, en présence de la directrice déléguée de la Cnam, Marguerite Cazeneuve, de présenter le plan d’action.
En mai dernier plusieurs mesures annoncées dans le règlement arbitral servaient déjà cet objectif de généralisation. L’obligation d’exercice coordonné, regroupé ou en zone sous-dense a ainsi été supprimée pour avoir accès au dispositif. Les aides seront pérennes et dégressives les deux premières années puis conditionnées à l’atteinte d’objectifs d’augmentation de sa patientèle ou de sa file active la troisième année.
À date de juin 2023, 4 384 contrats d’assistants médicaux ont été signés. Pour les développer le gouvernement base son plan sur trois axes : « encourager et simplifier l’embauche d’un assistant médical en accompagnant les professionnels de santé dans leurs démarches de « bout en bout »; faire connaître le métier d’assistant médical aux professionnels de santé et susciter des envies de reconversion aux secrétaires médicales et personnels administratifs; et soutenir financièrement l’emploi et la formation d’un assistant médical ».
Les nouvelles aides conventionnelles mises en place par le règlement arbitral représentent 65 millions d’euros. Pour simplifier les embauches, les médecins en exercice de groupe pourront désormais embaucher un assistant au titre de la structure et non à titre individuel. Les médecins libéraux seront aussi appuyés dans l’aménagement et l’agrandissement de leurs locaux.
L’Assurance maladie et le ministère comptent également engager une campagne d’information à destination des médecins libéraux mais aussi des professionnels susceptibles de devenir assistant.
La Cnam a donc détaillé la campagne qui sera menée avec les délégués de l’Assurance maladie. Sur l’année 2023, 34 952 médecins sont ciblés. Par ordre de priorité seront d’abord contactés : les médecins ayant fait une demande antérieure qui n’avait pas abouti, les généralistes exerçant en groupe dont la caisse a connaissance du départ prochain de l’un des confrères, les nouvellement installés, ceux dans les zones les plus en tension, ceux en MSP, cabinet de groupe et les pédiatres.
Au-delà du travail d’information des DAM, des outils de simulation et explication seront mis à disposition sur ameli.fr et Ameli Pro, et des témoignages de pairs en vidéos seront mis en avant.
Raccourcir la formation
En plus de la promotion auprès des professionnels pour développer les assistants, un effort va aussi être porté sur la formation des futurs assistants. Un rapport avait été demandé à l’Igas sur la question.
« Le dispositif actuel de formation, qui repose sur un certificat de qualification professionnelle, est adapté aux besoins actuels de la branche du personnel des cabinets médicaux mais il ne permet pas, en l’état, une montée en charge rapide du nombre de stagiaires », écrivent les auteurs dans leur rapport.
Le texte formule 17 recommandations et préconise notamment une réduction de la durée de la formation. Cela peut passer notamment par un recours plus systématique aux dispenses déjà prévues et au raccourcissement de la formation d’adaptation à l’emploi des soignants ainsi que de la durée de certains modules.
Les auteurs appuient aussi pour le développement des formations à distance, synchrones et asynchrones ou de la formation avant embauche.
Le rapport suggère également la création, à moyen terme d’un nouveau métier d’assistant de santé.
Autant de recommandations reprises in extenso par le ministère dans son plan d’actions et qui font l’objet des mesures 8 à 13.
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