La 18e édition du Congrès de médecine générale France, qui s’est animée sous le thème de la musique du 27 au 29 mars 2025, a inscrit à son programme une session consacrée à la dimension solidaire du don sous toutes ses formes, co-construite avec l’Agence de la biomédecine, une première. Cette session, « Donner rend heureux », suivie d’un ciné-débat autour du documentaire Passeurs de vies, de Katia Chapoutier, a rappelé l’importance d’accompagner, informer et soutenir les patients dans des parcours de soins complexes et exigeants – mais aussi d’encourager la générosité des donneurs, grâce auxquels on soigne. La médecine générale est au cœur de ces enjeux, qui transforment durablement la prise en charge. Ensemble, nous avons fait de ce défi une opportunité pour améliorer la qualité des soins et la vie de nos patients.
Permettre une meilleure coordination
Les donneurs de rein font acte d’une solidarité remarquable, souvent motivée par le désir profond d’aider un proche à éviter ou à réduire la durée de la dialyse. En 2024, près de 600 personnes ont franchi le pas et ont subi une néphrectomie au bénéfice d’un proche. Cependant, le parcours du donneur vivant est jalonné de démarches car l’évaluation avant le don est un processus long et rigoureux, essentiel pour garantir la sécurité du donneur. Mais, au-delà de cette étape, un suivi au long cours s’impose. Ces donneurs doivent être accompagnés tout au long de leur parcours, avant et après le don, pour s’assurer qu’ils restent en bonne santé physique et psychologique. Le partage de ces notions avec tous les médecins généralistes permet d’assurer une meilleure coordination entre les différents acteurs de santé, garantissant ainsi un soutien optimal pour les donneurs.
Informer sur l’assistance médicale à la procréation
La loi relative à la bioéthique, promulguée en août 2021, a ouvert l’accès à l’assistance médicale à la procréation (AMP) à toutes les femmes, répondant ainsi à une attente sociétale forte. Cette évolution a entraîné des répercussions profondes, tant sur la demande que sur l’organisation des soins, avec un effet notable sur les délais d’attente.
Les médecins généralistes, souvent les premiers à recueillir l’expression d’un désir d’enfant, doivent être en mesure d’informer et accompagner leurs patientes. L’Agence de la biomédecine a mis à disposition des ressources actualisées pour faciliter cette information et offrir un accompagnement éclairé et bienveillant aux personnes qui s’engagent dans ce parcours.
La préservation de la fertilité est devenue une préoccupation majeure dans notre société. La loi qui permet l’autoconservation pour tous, avec ou sans motif médical, offre de nouvelles perspectives et justifie d’informer les patients sur ces options, de les guider dans leurs choix, et de les soutenir au fil de leur parcours.
Recruter des volontaires sur place
Enfin, le don de moelle osseuse est un geste qui sauve des vies, notamment pour les patients atteints de maladies du sang comme les leucémies, les aplasies ou les drépanocytoses sévères. Recruter des volontaires, nécessairement jeunes (moins de 35 ans) et de profils diversifiés, est une priorité. S’inscrire sur le registre France Greffe de moelle, c’est s’engager à donner lorsqu’un receveur compatible sera identifié, en France ou ailleurs dans le monde, parfois plusieurs années après l’inscription. C’est un acte de générosité désintéressée mais aussi un acte citoyen. Là encore, les médecins généralistes ont un rôle clé à jouer dans la sensibilisation et l’information – à commencer par leur propre inscription : à la fin des présentations, les volontaires ont été préinscrits directement, sur place, avec un prélèvement salivaire et la signature de leur engagement, après avoir reçu les informations utiles.

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