Nombreux sont encore les cas de sexisme en santé, voire d'agressions sexuelles, selon une vidéo-reportage publiée par Brut le 6 octobre dernier.
« Tu as aimé ? »
Premier exemple, une infirmière en stage en neurologie raconte. Elle devait s'occuper d'un patient pour lui faire une ponction lombaire. Son rôle en tant que stagiaire était de le tenir en ayant le dos bien courbé pour que le médecin puisse intervenir entre les vertèbres et que le patient ne bouge pas du tout. Mais ce dernier en a profité pour toucher les seins et les fesses de l'infirmière. De retour dans le service, elle explique à ses collègues ce qui lui est arrivé. Leur seule réaction : « As-tu aimé ? »
« Tu seras ma femme et on aura des enfants »
Une autre étudiante, cette fois en médecine, effectue son stage dans un service de radiologie. Le médecin radiologue, 55-60 ans, lors de sa prise de contact, lui dit : « C'est super ! Tu seras ma femme et on aura des enfants ! » Quelle réaction au sein du service ? « Tout le monde rigole, je n'ai plus de prénom, je suis juste la future femme du chef de service. » Un des internes (homme) qui n'a pas dénoncé pour autant cette situation lui montre une thrombectomie. Réaction de la jeune femme : « Si j'avais été un homme, j'aurais eu accès tout de suite au savoir médical. Et puisque j'étais une fille, j'ai été traitée comme une fille et pas comme une étudiante en médecine. »
« On a peur de réagir »
Au-delà des petits mots doux du genre « ma bichette », « ma belle » attribués à ces jeunes femmes par des collègues et des supérieurs hiérarchiques, des actes plus graves sont commis comme des mains aux fesses au sein du bloc opératoire. Lors d'une opération, l'étudiante en médecine explique qu'un chirurgien lui a demandé au bloc : « Est-ce que c'est bon au lit avec toi ? À 20-21 ans, c'est difficile de réagir. Tu as simplement peur qu'on ne te valide pas ton stage. » Les étudiantes ne sont pas les seules impactées par ces agressions. Des patientes sous anesthésie générale subissent des touchers vaginaux (sans indications pour les faire) ou des caresses de seins. La période me-too a démarré il y a cinq ans. Mais pour autant est-il possible à l'hôpital de libérer la parole sans en subir les conséquences pour ses études ?
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