Emmanuel Macron sera-t-il le président du cinquième risque ? L’idée d’un financement spécifique de la dépendance a été relancée en juin dernier par le gouvernement à la suite de mouvements sociaux dans les Ehpad. Ce projet de réforme, initialement lancé sous Nicolas Sarkozy, a finalement été annulé en raison de son coût. Il a été ensuite repris par le gouvernement Ayrault avec une loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement associée à une enveloppe de 700 millions d’euros, rapidement jugée insuffisante.
Une telle mesure serait un paradoxe pour l’actuel gouvernement qui valorise le jeunisme, la productivité, l’esprit de changement et veut faire table rase du passé. Mais le problème de la dépendance est une réalité durable et le président est pragmatique.
Un épisode a particulièrement marqué le chef de l’État. François Hollande avait interdit à son ministre de l’Économie de s’absenter pour les obsèques de sa grand-mère aimée. Un point de non-retour dans le lien de confiance qu’il entretenaît avec le Président.
En attendant une loi, la dépendance reste dans le giron des médecins. Et le dossier spécial que nous consacrons à la santé de nos aînés (p. 15) rappelle à quel point la bascule dans la dépendance s’opère en un clin d’œil dès que la fragilité s’installe. Certes, cette initiative gouvernementale pour tenter d’apporter des solutions à la perte d’autonomie ne réglera pas tout. Si la science a pu allonger l’espérance de vie, elle reste impuissante contre la vieillesse qui reste une affaire de société. La nôtre, devenue complexe, désacralise l’image du « vieux sage » qui ne fait plus sens.
« La vieillesse est un naufrage », énonçait le Général de Gaulle. Cet adage excluant rime plus que jamais avec la représentation dominante du grand âge. Nos aînés restent cantonnés dans les réunions de famille, gênent dans le bus, les files d’attente, les clubs de vacances. La rencontre intergénérationnelle ne se fait plus. Cette image repoussoir en appelle à notre humanité.
Elle nous intime à agir pour protéger ces plus faibles. Que nous serons tous un jour.
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