Depuis le premier septembre et son lancement, la campagne de rappel est devenue la priorité de la campagne de vaccination anti-Covid-19. Malgré la reprise épidémique, désormais confirmée, le discours et les annonces d’Emmanuel Macron la semaine dernière ont accentué encore cette tendance avec 200 000 rendez-vous pour la troisième dose pris dès le lendemain.
Pourtant les chiffres des primo-vaccinations ont atteint un plateau. Au 14 novembre en France, 75 % de la population avait un schéma vaccinal complet, soit 50,5 millions de personnes. D’après les chiffres présentés par le ministère de la Santé ce sont donc 6,5 millions de Français éligibles qui ne sont pas encore vaccinés. Dans le détail, ils sont 1,2 million chez les 12-17 ans, 1,4 million chez les 18-34 ans, 1,5 million chez les 35-49 ans, 1,1 million chez les 50-64 ans, 700 000 chez les 65-79 ans et 500 000 chez les 80 ans et plus.
Et les nouvelles vaccinations, même si elles ne sont pas totalement à l’arrêt, évoluent très peu depuis quelques semaines. Chez les 80 ans et plus, le taux de couverture se situe autour de 87 % et augmente de 0,1 % par semaine, même chose chez les 50-79 ans où le taux de couverture vaccinale s’établit à 91 %. Il n’y a guère que pour les mineurs, pour lesquels la vaccination a été ouverte plus tard, que le rythme de vaccination reste plus élevé avec un taux de couverture de 76 % qui évolue de 0,4 % par semaine.
Certaines populations plus en retard
Faut-il y voir l’effet de la reprise épidémique ? Le ministère de la Santé note malgré tout « un léger rebond des primo-injections depuis quelques jours ». Les derniers chiffres de la Drees, montrent qu’entre le 25 et le 31 octobre, le nombre d’entrées en soins critiques pour les personnes non vaccinées est stable, mais « à taille de population comparable », il y en a environ neuf fois plus que pour les personnes vaccinées de 20 ans et plus.
La couverture vaccinale française montre aussi une fracture sociale. En effet le taux de couverture vaccinale n’est que de 45 % pour les personnes bénéficiaires de la C2S (complémentaire santé solidaire, ex CMU-C) avec 1,4 million de 12 ans et plus encore à vacciner dans cette population.
Accélération de la campagne de rappel
Malgré tout, les pouvoirs publics ont décidé de concentrer leurs efforts de communication et organisationnels sur la campagne de rappel. Suite aux annonces de conditionnement du passe sanitaire à la troisième dose pour les 65 ans et plus à partir du 15 décembre, celle-ci a d’ailleurs connu un coup d’accélérateur.
800 000 doses de rappel ont ainsi été injectées la semaine dernière contre 600 000 la précédente. Les deux journées qui ont suivi les annonces du président de la République ont été particulièrement « productives » avec 195 000 rappels le mercredi et 193 000 le jeudi. Le ministère de la Santé se targue d’ailleurs d’être en tête par rapport à ses voisins européens sur le nombre de personnes ayant reçu leur rappel (4,4 millions) et sur le taux de couverture à 8 % contre 6 % pour l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne.
Le ministère mise particulièrement sur les professionnels de ville pour cette campagne de rappel. Sur le 1,1 million d’injections réalisées la semaine dernière, 287 000 l’ont été par les pharmaciens, 111 000 par les médecins et 42 000 par les infirmiers. De nombreuses commandes, qui seront livrées cette semaine, ont également été passées en ville la semaine dernière, environ 1 million. « Et ce record pourrait être battu cette semaine », souligne le ministère.
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