La prostitution coûte 1,6 milliard d'euros par an à la société française, estiment le Mouvement du Nid, qui vient en aide aux prostituées, et la société d'experts Psytel (statisticiens, économistes, etc.), dans une étude dévoilée début juillet. L'étude baptisée Prostcost tente d'établir le coût économique et social de la prostitution et a identifié "29 postes de coûts" (coûts humains, conséquences sociales, etc.) à partir notamment de données nationales, d'études et d'enquêtes existantes, d'analyses d'experts et d'interviews de prostituées.
Selon cette étude, financée par la commission européenne, 37.000 personnes seraient prostituées en France, dont la grande majorité (62%) officieraient sur internet, 30% dans la rue et 8% dans des bars à hôtesses ou salons de massage. Les dépenses sociales (hébergement d'urgence, allocations sociales, actions de prévention, etc.) dont bénéficient les prostituées sont estimées entre 50 et 65 millions et les fonds publics alloués aux associations qui leur viennent en aide ne s'élèvent qu'à 2,4 millions d'euros, déplorent les auteurs. Ils établissent aussi à 311 millions d'euros le coût humain pour les prostituées, soulignant notamment qu'elles sont 6 fois plus exposées au viol que la population générale et 12 fois plus au risque de suicide, un tiers d’entre elles ayant pensé au suicide au cours des 12 derniers mois.
Les frais de santé (consultations médicales, IVG, médicaments, addictions) sont évalués en moyenne à 86 millions : "nous estimons les coûts directs médicaux annuels spécifiquement liés à l’activité prostitutionnelle entre 70 et 102 millions d’euros par an," expliquent les auteurs du rapport. Dans le détail, il s’agit de 28 M€ en consultations, 23 en médicaments (les prostitués en consomment 4,5 fois plus que la population générale), 13 en hospitalisations et 5 pour le recours aux urgences. En mars 2013, l’étude Prosanté sur l’état de santé de ces personnes, citée par Le Nid "montrait que les personnes prostituées étaient particulièrement exposées aux violences physiques et psychologiques et que cela impactait lourdement leur santé". Selon l’étude 2015, 51% des personnes prostituées ont subi des violences physiques dans l’année et 64% ont été victimes de violences psychologiques.
Vaccination, soutien aux soignants, IVG : le pape François et la santé, un engagement parfois polémique
« Je fais mon travail de médecin » : en grève de la faim, le Dr Pascal André veut alerter sur la situation à Gaza
Après deux burn-out, une chirurgienne décide de retourner la situation
La méthode de la Mutualité pour stopper 2,4 milliards d’euros de fraude sociale