« Notre volonté, c'est que chaque personne dispose d'un centre à moins d'une heure de chez elle » pratiquant la congélation d'ovocytes, a indiqué la ministre de la Santé le 12 juin 2025 dans une interview auprès de Femme Actuelle. Seule une quarantaine de centres sont actuellement autorisés à réaliser cette procédure (sur les 170 participant à l’assistance médicale à la procréation [AMP]), alors que les acteurs du domaine plaident pour leur développement, y compris dans le privé, afin de désengorger les centres publics confrontés à une hausse des demandes d’AMP.
« Trente nouveaux centres ont déjà été autorisés ou le seront d'ici à 2027, l'objectif est qu'il y en ait dans la quasi-totalité des régions », a-t-elle ajouté, sans donner plus de précisions sur leur répartition géographique. Les centres privés lucratifs seront autorisés. « En cas d’insuffisance sur un territoire, des dérogations sont possibles. C’est ce que prévoit le cadre défini par la loi de bioéthique de 2021. La question de l’augmentation de la demande justifie selon moi de revoir ce sujet à l’occasion des travaux de révision de la loi bioéthique en 2026 », précise Catherine Vautrin.
Un comité de pilotage est confié au Pr Samir Hamamah, qui a déjà remis à l’Élysée un rapport sur l’infertilité début 2022. Selon la ministre, le besoin de faire congeler ses ovocytes « explose » en raison du « report de l'âge de la procréation ». Catherine Vautrin a par ailleurs annoncé le déblocage de 400 000 euros pour des appels à projets sur l’AMP, en plus des 30 millions d’euros sur cinq ans dont bénéficie le programme prioritaire de recherche « Santé des femmes, santé des couples ».
Développement des plateformes Prévenir
Alors que le nombre de naissances annuelles (663 000 en 2024) est au plus bas depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, Catherine Vautrin entend aussi renforcer « la prévention et l’information » autour de l’infertilité, après l’annonce d’un plan en mai 2024 par Emmanuel Macron. « Je souhaite que chaque Français, dans sa 29e année, reçoive un message de l'Assurance-maladie sur ces sujets », a-t-elle annoncé. « Les Français méconnaissent les conséquences de l’âge sur la procréation », déplore-t-elle.
Le gouvernement compte également intégrer le sujet de la santé reproductive au bilan prévention proposé aux 18-25 ans. Il s'agira d'informer sur cette thématique et de repérer « un éventuel facteur de risque d'infertilité, comme une endométriose ou un syndrome des ovaires polykystiques ». Par ailleurs, la Haute Autorité de santé doit actualiser ses recommandations sur le contenu de la consultation préconceptionnelle, ainsi que sur les bilans fertilité. « Nous allons faire en sorte que chaque couple puisse avoir accès à un bilan fertilité lui aussi rénové », lit-on.
Enfin, le gouvernement veut déployer les plateformes Prévenir, ces structures qui accompagnent les couples ayant des troubles de la fertilité, notamment lors d'un parcours AMP. Ils passeront bientôt de 7 (Bordeaux, Marseille, Rennes, Paris, Créteil, Lyon et Amiens) à 10, selon la ministre, avec des créations à Rouen, Toulouse et Nantes.
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