Vous étiez un médecin célèbre avant d’entrer en politique au plus haut niveau. La politique n’est-elle rien d’autre que la continuation de la médecine par d’autres moyens ?
J’ai toujours participé aux combats et aux débats politiques. La médecine est certes une technique particulière, une activité singulière, un art à part. Mais l’organisation des soins demeure, heureusement, directement liée aux choix politiques. La santé publique, branche trop décriée de la médecine était singulièrement boudée par la France. Quant à s’occuper du "malheur des autres", au-delà de nos frontières, nous passions pour de fieffés gauchistes ou/et des aventuriers.
Pour votre génération, tout était politique. Cela a d’ailleurs donné naissance à MSF. Aujourd’hui pour la génération Macron tout serait d’abord économique.
C’est un peu jugement un peu rapide ! La France a pris du retard dans le course. Nous avons cru que la mondialisation ne nous concernait pas. Que le génie francais allait nous permettre de ne pas bouger. Que le fait d’avoir fait la révolution trois siècles avant nous dispensait des évolutions. C’était une grande erreur. Comme celle qui nous faisait penser que l’Europe allait rester le centre du monde...
3) L’associatif (MSF) est-il la meilleure école pour devenir ministre ?
Je suis devenu ministre pour pouvoir faire accepter, par l’ONU qui était seul maître des horloges, le « droit d’ingérence » devenu « responsabilité de protéger ».
Vous avez refusé de vous soumettre à la discipline d’un parti. Avez-vous ouvert la voie à Emmanuel Macron ?
J’aime l’action. Je ne suis pas un homme de parti. Je pensais depuis longtemps que la gauche et la droite devaient et pouvaient s’entendre autour des réformes indispensables au pays. Mais je ne voulais pas faire disparaitre ces deux courants de pensées, je les sais nécessairement différentes en démocratie. J’avais écris un petit livre intitulé Deux ou trois choses que je sais de nous. Certaines de mes notes ressemblaient aux idées « en marche ». Pas toutes.
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