Sale temps pour les organismes caritatifs… La générosité du public n’a en effet pas été au rendez-vous l'an passé ; en tout cas pas autant qu'attendu. Simple pause conjoncturelle, diront les optimistes. Comme si 2018, année de la contestation, ne pouvait être à la fois celle de la charité, les Français ayant la tête ailleurs… Les familiers du secteur avancent pour leur part des explications plus prosaïques : cela va de la hausse de la CSG qui a gêné les retraités, à la quasi-suppression de l’ISF, qui a privé les associations d’une ressource traditionnelle, en passant par la réforme du prélèvement à la source qui aurait découragé les bonnes intentions… Le constat fait évidemment le miel des détracteurs de ces réformes emblématiques du macronisme, même si l'argument est un peu court. Le « bug » de 2018 démontre surtout que le monde associatif a du mal à se projeter sur la durée, compte tenu de ressources aléatoires. Cette instabilité impacte plus ou moins directement le secteur sanitaire, puisque, que, via les « pièces jaunes » ou le Téléthon par exemple, celui-ci vit en partie de libéralités. Nos concitoyens ouvrant de préférence leur chéquier pour l’enfance, l’exclusion, les plus âgés et bien sûr la recherche médicale qui motive à elle seule près d’un donateur sur trois… Ces dernières années, la dépendance du système de santé au monde associatif s’est accrue avec de nouvelles initiatives dans le secteur. La concurrence devenant tellement vive, qu’elle a parfois dégénéré en guerre des bonnes causes, entre Sidaction et AFM, par exemple… Il est temps de remettre de l’ordre dans tout cela. Et plus que jamais la balle est dans le camp du gouvernement. C’est à lui de donner un minimum de lisibilité sur l’avenir. Juste retour des choses, d’ailleurs. Le secteur n’a-t-il pas assumé ces dernières années un rôle de supplétif des pouvoirs publics ?
Éditorial
Charity bug
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Publié le 04/02/2019
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Jean Paillard
Crédit photo : S. Toubon
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Source : Le Quotidien du médecin: 9721
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