« On est en train de déshabiller tous nos hôpitaux de proximité. Dans mon département on ferme des lits, on ferme la maternité de Bar-le-Duc », s'indigne Claude Léonard, président du conseil départemental de la Meuse et invité des Contrepoints de la santé du 24 avril dernier*. Et d'enfoncer le clou : « Parfois, la fermeture d'un service peut paraître brutale, sauf quand elle est concertée avec les élus locaux. » L'autre invité, Christophe Bouillon, président de l'Association des petites villes de France et député de Seine-Maritime, affine cette explication : « Beaucoup d'élus apprennent la fermeture de services dans la presse. C'est dommage. » Et de regretter l'éloignement des élus locaux des centres de décision comme les conseils de surveillance des établissements. Et pourtant, insiste-t-il : « Le plus gros pourvoyeur en emplois dans nombre de territoires reste l'hôpital. » Pour faire avancer les choses, selon Claude Léonard, il faut promouvoir le plus rapidement possible l'exercice mixte de la profession pour être en mesure de travailler d'un côté à l'hôpital et de l'autre en cabinet. « Cela n'est pas un tabou. Le système existe déjà. » Pour ce faire, les hôpitaux de proximité serviront de fonction de support pour canaliser et faire en sorte avec des transports hyperrapides d'aller vers le CHU compétent ou l'hôpital général le plus proche qui permette de prendre en charge des pathologies spécifiques. Faut-il pour autant « faire sauter » les statuts hospitaliers ?, interrogent les animateurs des Contrepoints. La question est sensible. Claude Léonard l'approuve, mais tente de botter en touche. Quant à Christophe Bouillon, il évoque plutôt l'importance du décloisonnement, dont la logique est bien inscrite dans la loi de santé.
* Café de Flore à Paris, thématique : "La loi de santé répond-elle vraiment aux besoins des territoires"
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