Les deux ministres en charge de la Santé ont été auditionnés sur le budget de la Sécu (PLFSS), ensemble, ce mercredi matin devant la commission des affaires sociales du Sénat. Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités, Familles) et Yannick Neuder (Santé et Accès aux soins) ont chacun répondu aux questions des sénateurs, sans se marcher sur les pieds.
La première, qui chapote les questions sociales pour l’exécutif, a confirmé que l’article 49 alinéa 3 de la Constitution sera bien utilisé par le gouvernement, pour faire adopter les parties dépenses et recettes du PLFSS pour 2025.
Incitation à utiliser le DMP
Catherine Vautrin a défendu, dans un propos introductif, les « apports et évolutions » dans le texte final, bien amendé par les sénateurs, citant quelques mesures, comme l’incitation à utiliser le dossier médical partagé (DMP) pour les médecins, quitte à conditionner leur rémunération, l’augmentation de l’Ondam à 3,4 % (dont 1 milliard d’euros en plus pour l’hôpital et 300 millions d’euros pour les Ehpad) ainsi que l’abandon de la hausse du ticket modérateur… Tout en précisant qu’il n’y aura « pas de mesure réglementaire cachée » dans ce PLFSS, répondant, plus tard, à une question de la rapporteure de la branche maladie Corinne Imbert (app. LR).
« Ce budget est une première étape. Nous devrons, collectivement, trouver des solutions après ces textes pour travailler sur le virage démographique, de la natalité à la fin de vie », a-t-elle déclaré, se positionnant une nouvelle fois sur son cheval de bataille. Vocalisant, en même temps, sa « complémentarité » avec le Dr Yannick Neuder, qui a ensuite pris la parole, quelques mois après avoir été rapporteur général du texte.
Vers une loi de simplification
Comme l’a précisé le cardiologue isérois, avec le délai d’adoption du PLFSS à la suite de la censure du gouvernement Barnier, ce sont « 30 millions d’euros par jour qui échappent aux mesures » contenues dans le texte. Le ministre, proche de Laurent Wauquiez (Droite républicaine), a défendu sa vision à long terme, appelant une nouvelle fois à aller au-delà du PLFSS, vers une pluriannualité « attendue par les acteurs », a-t-il précisé. Au total, 8 milliards d’euros seraient consacrés à la prévention dans le budget Sécu pour 2025, selon le Dr Neuder.
Il a également appelé, sur la mesure permettant à l’Assurance-maladie de vérifier la pertinence des prescriptions (actes, produits de santé, bons de transport), « à ne pas en faire une usine à gaz », renvoyant vers un « package » de simplifications « avant l’été », contenant un volet pour les soignants.
Sus aux fraudes
Le Dr Yannick Neuder a aussi enjoint à être « efficace sur les fraudes », venant de « filières organisées » sur les bons de transports ou les arrêts de travail. L’idée n’est « pas d’embêter les professionnels de santé », a-t-il déclaré.
Sur le projet de loi infirmière/infirmier, le ministre de la Santé a indiqué qu’il fallait « revoir le sujet », car il entend mettre en face d’un nouveau texte des revalorisations. Des discussions devraient se tenir dans les prochaines semaines avec les représentants de la profession, notamment pour mieux mailler le territoire.
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