Le gouvernement va présenter d'ici six mois une « feuille de route » pour venir en aide au secteur des Ehpad, a annoncé mercredi le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe, suscitant l'impatience des professionnels qui réclament des « mesures d'urgence ».
« Je réunirai début octobre tous les acteurs concernés pour lancer la "Fabrique du bien vieillir" », ce qui passera par « une dizaine d'ateliers citoyens dans les départements », a précisé M. Combe devant les assises des Ehpad à Paris.
« Je souhaite que dans les six mois nous aboutissions à une feuille de route pour le "bien vieillir" en France », a ajouté le ministre, précisant pour autant qu'il « ne s'agit pas de lancer une nouvelle grande concertation ».
50 000 postes d'infirmiers et d'aide soignants bientôt crées ?
Le projet de loi de financement 2023 de la Sécurité sociale (PLFSS), qui sera présenté le 26 septembre, comportera également des « mesures concrètes » en faveur des Ehpad, notamment une aide pour faire face à l'inflation, a annoncé M. Combe.
« Nous commencerons également avec ce PLFSS à mettre en œuvre l'engagement du président de la République de créer 50 000 postes d'infirmiers ou d'aide soignants », a-t-il ajouté.
Les principaux acteurs du secteur ont réagi avec impatience, voire colère, à l'annonce de cette méthode de travail, qui ne répond pas selon eux à la situation très difficile traversée par les Ehpad, notamment à cause d'une grave pénurie de personnel.
Dans un communiqué, la Fnadepa, qui regroupe quelque 1 400 directeurs d'établissements, s'est ainsi dite « ulcérée » par une « méthode en complète incohérence avec la gravité de la situation ».
« Pourquoi attendre une énième concertation de plus ? Ces dernières années, tout a été documenté dans les nombreux rapports remis et les concertations menées », a ajouté cette association, qui réclame une campagne de communication massive du gouvernement pour aider le secteur à recruter.
Pas de nouvelle loi en perspective
« Faute de personnel en nombre suffisant, dans certains établissements les résidents sont levés à 10 h 30, et couchés dès 16 h 30 ! », a décrit Annabelle Vêques, directrice de la Fnadepa, devant les assises des Ehpad.
Depuis plusieurs années, les professionnels du secteur sont vent debout contre l'abandon de la « loi grand âge » promise par Emmanuel Macron en 2019, et repoussée depuis.
Cette question d'une loi spécifique est « une question de forme », a observé M. Combe à ce propos mercredi. « Ce qui compte pour moi aujourd'hui, c'est ce qu'on veut y mettre et c'est surtout d'être efficace. C'est-à-dire de ne pas reporter à une loi ce qui peut être mis en œuvre rapidement », a-t-il ajouté.
Avec AFP.
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