Forte participation des médecins au Black Friday, selon les organisateurs

Publié le 13/11/2015
Black Friday

Black Friday
Crédit photo : Phanie

Si Marisol Touraine avait voulu motiver un peu plus les médecins, elle ne s’y serait pas prise autrement. Invitée de Jean-Jacques Bourdin ce matin sur RMC-BFM TV, la ministre a redit une nouvelle fois son attachement au tiers payant généralisé. Selon elle, il apparaîtra progressivement comme « une évidence », ajoutant que les craintes des médecins n’étaient « pas fondées ». « Quand j’entends certains qui disent " rien ne bouge, rien ne change, il n’y a pas de dialogue, il n’y a pas de débat ", cela n’est pas vrai, cela n’est pas juste » a-t-elle insisté.

[VIDEO] Interview de Marisol Touraine sur RMC-BFM TV

 

Pendant ce temps-là, les premiers convois escargot se mettaient en route en direction de Paris ou dans différentes grandes villes en région. Les professionnels de santé dans leur ensemble se sont particulièrement mobilisés pour ce « Black Friday », et ils refusaient de focaliser le débat sur le TPG. Lors de sa conférence de presse, le mouvement pour la santé pour tous, qui réunit quelques 400 000 professionnels de santé (dont le SML et la FMF) a insisté sur la fin de la liberté de choix du patient, la fin de la liberté de prescription ou l’atteinte au secret médical, comme points noirs de cette loi. « Le temps n’est plus aux paroles. Cette loi nous pousse à des extrémités que nous déplorons » a déclaré Jérôme Marty. D’après un premier sondage effectué hier par ses soins, le mouvement estimait à 93% le taux de grévistes.La CSMF, elle, estimait que 3 cabinets sur 4 étaient fermés: " la participation s’élève même à plus de 80% en Lorraine et Poitou Charentes, 93% dans le département de la Saône, 95% en Mayenne et 98% à Toulouse". Manifestation devant les caisses, opérations escargots, les professionnels de santé n’ont en tout cas pas manqué de relayer toute la journée sur les réseaux sociaux leurs différentes actions.

Les médecins demandent notamment un moratoire sur la loi et de la repousser jusqu’après la Grande Conférence de Santé qui doit avoir lieu le 11 février : « pour faire revenir les médecins dans cette Conférence de santé et revoir ensemble tous les points qui n’ont pas trouvé d’accord entre le Sénat et l’Assemblée » souligne Jérôme Marty.

A quelques semaines des régionales, l’opposition n’a en tout cas pas perdu l’occasion d’afficher son soutien aux professionnels de santé contre le gouvernement, Nicolas Sarkozy en tête. 

Marion Maréchal-Le Pen a quant à elle déclaré sur RTL qu'elle trouvait la grève "justifiée, parce que en réalité aujourd’hui les personnes les plus démunies bénéficient déjà du tiers payant. C’est censé être la mesure phare de ce projet de loi alors que ça ne règle pas le problème des déserts médicaux ou de l’accès aux soins et qu’en parallèle c’est un coût et des charges supplémentaires pour eux auxquels le gouvernement n’a pas apporté de solution"

Si le blocage sanitaire et le gros des actions se concentrent aujourd’hui, la grève est annoncé jusqu’au 21 novembre et de façon « dure » jusqu’au 17 au soir. Lundi prochain, les professionnels avaient prévu de manifester devant l’Assemblée Nationale, un projet qui leur a finalement été interdit, ils se retrouveront donc devant les Invalides de 9h à 18h. Manœuvre innocente ou pas, Marisol Touraine a décidé ce même jour de détourner un peu l’attention de Paris, elle se rendra lundi à Tours pour présenter son nouveau plan contre les déserts médicaux...


Source : lequotidiendumedecin.fr