Il y a urgence dans la prise en charge des urgences. Sur le front, l'hôpital public ne doit pas être le seul mobilisé. « Une obligation de participation de tous les praticiens devrait être décidée en urgence », a appelé Frédéric Valletoux en ouverture de SantExpo. La charge devrait être diversement appréciée par les médecins libéraux et les cliniques oubliées par le président de la Fédération hospitalière de France.
Bronca des libéraux
Cela n'a pas manqué. Les sept syndicats représentatifs des médecins libéraux - généralistes et spécialistes - ont réagi rapidement à la reco de Frédéric Valletoux. Ils ont dénoncé dans un communiqué commun des propos « entre mensonges et dérapages », appelant le chef de file des hôpitaux publics à regarder « la vérité des chiffres » : selon eux, les gardes en soirée (jusqu'à minuit) et le week-end ont en effet été assurées à plus de 95 % en 2021, selon le dernier rapport de l'Ordre des médecins sur la permanence des soins. Franck Devulder, président de la CSMF, s'est dit défavorable à une obligation « à titre individuel », mais pas collectivement « à l'échelle des territoires », à condition d'un « coup de pouce » pour « rémunérer correctement » les gardes.
Pour autant, le message est clair : « Nous ne pouvons pas attendre », martèle le patron de l'hôpital public confronté à une situation qualifiée de critique. Le taux d'absentéisme serait plus élevé qu'avant la crise. Des lits sont fermés dans plus de trois quarts des établissements. Quant aux blocs chirurgicaux, ils fonctionneraient au ralenti. N'en jetez plus !
Appel du pied des Suisses
En attendant, la pénurie d'infirmières gagne l'Europe. À SantExpo, les Suisses n'ont pas hésité à franchir le lac Léman pour inciter les infirmières à travailler de l'autre côté des Alpes pour une mission, voire plus si affinités. En attendant la prise de position gouvernementale sur une mesure politiquement inflammable, des nouvelles revalorisations financières sont demandées immédiatement notamment pour les gardes, astreintes et le travail de nuit et de week-ends. L'inflation si elle atteint 5,7 % selon les estimations du FMI devrait générer un surcoût d'au moins 700 millions d'euros par rapport aux projections de l'Ondam, sans compter si l'on ose dire la revalorisation du point d'indice promis par Emmanuel Macron. Le nouveau locataire de l'Avenue-de-Ségur ne doit décidément pas compter sur un éventuel état de grâce.
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