Marisol Touraine reste au Gouvernement. Le choix du président Hollande et du Premier ministre est celui de la stabilité. Le maintien de la ministre de la Santé marque aussi la volonté d’affronter le monde de la médecine libérale.
Conférence nationale de santé : un coup pour rien ?
Ne faut-il pas parler d’enterrement de première classe ? Coincée entre l’annonce du remaniement ministériel et des Assises de la médecine générale, la Grande Conférence de santé n’aura pas tenu toutes ses promesses. Cette chirurgie réparatrice destinée à suturer les plaies ouvertes par la mesure du tiers payant intégral relève au final de la cosmétologie. Ou, dit autrement, de la pure manifestation de com. La presse dans le programme n’était pas même invitée à suivre les tables rondes. Ni invitée à la moindre conférence de presse. Y aurait-il seulement des discours officiels à relayer ? En tout état de cause, comme pour le plan visant à renforcer l’attractivité des carrières hospitalières, le cap est délibérément mis sur les jeunes. Alors que lors des concertations préalables le périmètre était plus large et pouvait inclure les questions d’organisation. Mais sans médecins, comment organiser une conférence utile ? D’autant que l’on ne parlait que d’eux. La gêne était palpable. D’ailleurs, les animateurs étaient toujours en avance sur le temps imparti, tant les conférences et les allocutions furent vite expédiées par les orateurs.
Péril jeune
Donc, en fin de première année, le numérus clausus sera adapté au plus près des besoins recensés dans les régions. Dix régions où la densité médicale est faible seront ainsi ciblées. Un forfait transport devrait être instauré pour les stages effectués en médecine ambulatoire par les internes en médecine générale. Pour les étudiants en formation paramédicale, la ministre de la Santé a pris acte de leur désir d’université. Les futures mamans devraient bénéficier d’une allocation maternité de 3 000 euros pendant trois mois. Quinze mille femmes médecins seraient concernées. Enfin, le temps de formation universitaire des internes devrait être sanctuarisé.
Ce train de mesures n’aura pas suffi à désamorcer la colère des internes contre la circulaire interministérielle publiée le 15 janvier dernier qui introduit la notion de dérogation au repos de sécurité. Ce premier accroc sera-t-il rapidement réparé ? Au risque là encore, si le conflit n’est pas réglé, d’élargir la brèche avec les jeunes médecins… Attention au péril jeune.
Le ministère évoquera la certification des médecins. La confiera-t-il à la HAS ? Un sujet d’opposition entre les syndicats et l’Ordre des médecins.
Coincé
À l’autre bout de Paris, rive gauche certes mais près du siège du parti de droite des Républicains, se tenait ce même après-midi les Assises de la médecine libérale. L’ambiance y était moins compassée. Pour autant, les leaders syndicaux, bien qu’unis, apparaissaient eux aussi coincés par le remaniement ministériel et la fermeté du Premier ministre. Les thèmes des deux réunions ne se ressemblaient pas. La formation était le sujet central des travaux du Conseil économique et social. La territorialisation de la médecine, les relations avec les caisses, l’accès aux secteurs 1 et 2, la nomenclature étaient au menu des libéraux. L’opposition est totale. La haine recuite. Pas de gagnants donc. Un perdant : le système de santé coincé.
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