Le succès d’une stratégie, particulièrement en santé, repose sur des objectifs partagés, objectifs et mesurables parmi lesquels :
- un territoire d’intervention correspondant à une population suffisante pour une viabilité économique (30 patients/jour pour 100 000 habitants).
- une zone de desserte autorisée avec, en contrepartie, la nécessité de couvrir tout le territoire y compris les zones rurales avec des antennes dans un rayon d’action maximum de 30 km.
- une diversification des modes de prise en charge, validant ainsi la notion d’HAD généraliste et polyvalente.
- Une diversification des populations accueillies, avec un développement des prises en charge en Ehpad et en établissements médico-sociaux notamment pour les patients handicapés.
- La nécessité de renforcer les compétences nécessaires aux interventions en HAD en privilégiant la qualité de prise en charge.
- L’obligation d’assurer la permanence des soins par une capacité interventionnelle soignante et le recours à un avis médicalisé 24/24.
Le Nord Saône et Loire par l’exemple
La région Bourgogne a entrepris un vaste plan de restructuration de l’offre HAD sur son territoire. Un cahier des charges concerté, support des demandes d’autorisation du SROS révisé a été conduit permettant la modification du Sros HAD et débouchant sur l’attribution de nouveaux objectifs.
Conscientes des enjeux définis, les deux structures actuelles de l’HAD sur le Nord 71, l’une publique et l’autre privée, ont décidé de s’unir pour déposer une demande d’autorisation commune sur un nouveau territoire de près de 400 000 habitants incluant plusieurs pôles urbains et un vaste secteur rural. Les deux structures existantes étaient organisées en groupement de coopération sanitaire (GCS), réunissant pour le premier deux établissements MCO (un public et un privé) et pour le second 13 établissements de natures diverses (établissements MCO public, privé, privé non lucratif, EHPAD, SSIAD, hôpital local).
Une gouvernance créative partagée
La gouvernance de la nouvelle entité a été organisée autour de quatre fondateurs d’un nouveau GCS établissement de santé porteur de l’autorisation que sont :
• le centre hospitalier public de Chalon sur Saône ;
• l’Hôpital privé Sainte-Marie ;
• le centre hospitalier public de Montceau les Mines ;
• l’Hôtel-Dieu du Creusot privé à but non lucratif.
Si ces structures entendent tirer bénéfice de la nouvelle entité, notamment en termes de solutions d’aval, cette nouvelle HAD se départit de la logique d’HAD d’établissement pour créer une nouvelle organisation originale sous la forme d’une HAD de territoire.
À cet effet, un « club » de partenaires privilégiés sera créé, réunissant les utilisateurs potentiels de l’HAD (autres structures MCO du territoire, Ehpad, EMS, hôpitaux locaux, réseaux de soins, associations de libéraux) et structures de relais et d’accompagnement (SSIAD, services d’aide a la personne). Ce « club » a pour vocation de créer un véritable réseau de territoire autour de l’HAD et pour inscrire les patients dans un vrai parcours de soins coordonné.
S’agissant des ressources humaines, la nouvelle entité a fait le choix de ne pas être employeur et de proroger le système (en vigueur dans les deux anciennes structures) consistant dans la mise à disposition de personnels. Toutefois, afin de ne pas perturber trop les équipes qui ont constitué un savoir-faire et tissé des réseaux, il importe de faire des recrutements, pour faire face à la montée en charge de l’activité.
Numérique à la mode
La nouvelle HAD entend par ailleurs être un partenaire actif dans le projet expérimental de territoire de santé numérique sur le Nord 71. Le but est de pouvoir travailler à la mise en place de solutions innovantes (organisationnelles et technologiques), à même de faciliter la coordination des professionnels.
À ces fins, l’HAD s’appuiera sur un système d’information en mode Cloud/SaaS pour un accès facilité aux dossiers de soins, y compris en mobilité, à tous les intervenants salariés et libéraux, garantissant ainsi une véritable coordination des soins.
Un chef, une stratégie, des hommes
Cependant, nous sommes conscients que nous n’échapperons pas à certains écueils qui pourraient contrarier notre volonté de modernité coordonnée et notamment le processus de désertification médicale, de plus en plus sensible sur le territoire. Cet état de fait ne manquera pas d’impacter l’activité HAD lorsque l’on sait que le médecin traitant est l’acteur médical du patient en HAD. Ainsi, dans un contexte difficile et contraint, alors que nous passons du soin ex-post à la santé ex-ante, donc du traitement à l’anticipation, il nous semble qu’existe tout un champ d’innovations utiles à la santé publique. Les seules conditions de l’efficience de cette petite révolution sont l’échange, la coordination et le plein soutien des structures de tutelles. Comme aurait dit Bonaparte pas encore Napoléon : « un chef, une stratégie, des hommes ».
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