La fausse généraliste de Montceau mise en examen après le décès d'un 2e patient

Publié le 27/11/2020

Crédit photo : GARO/PHANIE

La fausse médecin généraliste qui a exercé pendant quatre mois à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), sur la base de diplômes contrefaits, a été une nouvelle fois mise en examen, a-t-on appris vendredi de source judiciaire, après la mort d'un deuxième de ses patients.

Samantha Avril, 36 ans, avait déjà été mise en examen le 25 septembre pour « pratique illégale de la médecine, mise en danger de la vie d'autrui, blessures involontaires, faux et usage de faux ».

Jeudi, elle s'est vu signifier une mise en examen supplétive, cette fois pour « escroquerie », à la suite d'une plainte déposée par l'Ordre des médecins de Saône-et-Loire et son employeur, le centre de santé Filieris de Montceau, a indiqué le procureur de la République à Chalon-sur-Saône, Damien Savarzeix.

Deux familles se sont par ailleurs constitué partie civile, a-t-il précisé, après le décès d'un second patient qui avait consulté Mme Avril : Ludovic Blatnik, un octogénaire, mort le 14 octobre après quatre mois passés à l'hôpital. 

Déjà une première plainte le 8 octobre

Une première famille avait déjà porté plainte après le décès de Jean-Marc Gauthier, 67 ans, le 8 octobre. Son épouse, Régine Gauthier, a dénoncé des « prescriptions hasardeuses » dans un témoignage au Journal de Saône-et-Loire. Selon Mme Gauthier, la fausse médecin aurait enjoint au malade, lors d'une consultation le 2 août, d'arrêter un traitement quotidien qui lui avait été prescrit pour ses difficultés cardiaques. 

« Le lien » reste cependant à établir entre ces deux décès et les consultations données par Mme Avril, précise son avocat Alain Guignard, qui dénonce plutôt la « négligence coupable » de l'Ordre des médecins qui n'a « absolument rien vérifié ».

Mme Avril, qui a exercé en tant que médecin de mai à septembre, « avait déjà été déclarée schizophrène, hospitalisée deux fois et elle avait déjà été signalée », a rappelé Me Guignard.

Sa cliente avait en effet été poursuivie pour faux diplôme d'infirmière, après avoir tenté de se faire inscrire à l'Ordre des infirmiers. Ce dernier avait découvert que son diplôme était faux et prévenu les autorités sanitaires qui avaient fait passer l'alerte.

C'est d'ailleurs cette alerte, retrouvée par un agent du centre Filieris après l'embauche de Mme Avril, qui a entraîné sa révocation.

Le président de l'Ordre départemental des médecins Gérard Montagnon a rappelé que l'inscription de Mme Avril avait été faite en avril, soit en plein confinement, l'entretien se faisant donc par téléphone et la transmission du diplôme par internet.

AFP


Source : lequotidiendumedecin.fr