A elle seule, elle semble concentrer toutes les contradictions du système de santé, pour ne pas dire de la société dans son ensemble... La psychiatrie publique sera mardi en ébullition à l’occasion d’une nouvelle journée d’action qui en dit long sur la détresse de la discipline. Non que les pouvoirs publics fassent la sourde oreille. Un an tout juste après l’annonce d’un plan d’action, la ministre – qui présente le secteur comme sa priorité — vient de joindre le geste à la parole en débloquant 50 millions, après les 10 annoncés en septembre. L’effort est conséquent, mais sans doute pas à la mesure de la crise actuelle.
Pionnière du virage ambulatoire, la psychiatrie en serait-elle victime aujourd’hui ? C’est une des nombreuses questions qui se posent à son égard tant elle paraît devenue l’un des parents pauvres du système de soins, avec la PMI, la médecine pénitentiaire ou les EHPAD. En cause, son manque de personnel et d’attractivité, près d’un poste sur trois de psychiatres étant vacant à l’hôpital, alors même que la file active ne cesse de progresser.
La discipline vit d’autant plus mal pénurie et manque de crédits qu’elle s’est trouvée ces dernières années confrontée à des vents contraires. Très médiatisées, les mises en cause judiciaires passées de psychiatres à Grenoble ou à Marseille pour des patients meutriers en sont des illustrations marquantes. Les services de psychiatrie sont par ailleurs les premiers touchés par l’insécurité et les agressions. Et, face à la « folie » terroriste, la pression sécuritaire est de plus en plus forte sur le secteur. Pas question pour autant de lui passer la moindre entorse à la déontologie. En témoigne en juillet le rapport sévère du Contrôleur des lieux de privation de liberté sur la situation au CHU de Saint Étienne. Trop c’est trop ? Cette accumulation est en tout cas révélatrice d’un malaise qui n’a jamais été aussi profond.
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