Tremblement de terre dans les études de santé. Plusieurs facultés parisiennes ont décidé d’expérimenter à partir de l’année prochaine une PACES en un an, autrement dit sans redoublement possible. La « PACES particulière » comme elle a été baptisée, vise notamment à permettre une meilleure réorientation et plus de passerelles pour les étudiants en médecine et à éviter le gâchis humain des premières années de médecine. La mesure s’inscrit dans la continuité de plusieurs expérimentations menées dans différentes universités depuis quelques années.
Un concours en deux temps
Concrètement, en première année 75 % du numerus clausus de chaque faculté serait accessible aux étudiants avec un concours composé de deux épreuves écrites, une à la fin de chaque semestre, une ultime épreuve orale de repêchage permettra d’attribuer les dernières places. Le redoublement serait donc impossible, mais les étudiants auraient malgré tout une seconde chance avec le dispositif AlterPACES qui sera obligatoirement mis en place avec la « PACES particulière » et qui représentera les 25 % restant du numerus clausus.
AlterPACES permettra aux étudiants de rejoindre le cursus santé plus tard, après une deuxième ou troisième année de licence, sur dossier. L’AlterPACES existe déjà dans plusieurs universités.
Le débat fait rage sur le bien-fondé de cette expérimentation mais elle dispose de défenseurs de choix : les associations des étudiants en médecine, sages-femmes, kinés, chirurgie-dentaire, pharmacie et ergothérapie ont indiqué être favorables à cette évolution dans un communiqué commun.
La solution au problème de place
Pour ces associations un des bénéfices majeurs de la mesure est de faire avancer plus rapidement les étudiants dans leurs études : « Ce nouveau système sans redoublement permettra aux candidats d’accéder à leur seconde chance tout en progressant dans leur parcours universitaire. » « Par ailleurs, ce système constitue une réponse forte aux problématiques de capacités d’accueil en PACES (notamment franciliennes) en réduisant drastiquement le nombre d’étudiants à accueillir sur les bancs de la faculté », ajoutent-elles, et de s’éviter ainsi le tirage au sort qui pend au nez des facultés, notamment parisiennes, depuis quelques années.
Tout le monde ne partage pas cet avis. Certains, à l'instar du député LR de la Sarthe Jean-Carles Grelier craignent que cette disposition contribue à « creuser des inégalités entre les familles qui pourront envoyer leurs enfants à l’étranger ou financer une année zéro de préparation au PACES et celles qui n’auront que le choix du mérite et du travail pour espérer y arriver ».
Les associations étudiantes assurent avoir demandé des garanties dans le cadre des expérimentations. La première est de s’assurer la dispensation par les universités d’une formation à l’oral « pour limiter le risque de voir se développer de manière importante des préparations payantes » auxquelles elles sont « farouchement opposés ». La possibilité de se réorienter en deuxième année de licence devra aussi être proposée à tous les étudiants ayant décroché la moyenne au PACES, mais qui ne sont pas assez bien classés pour être reçus en deuxième année des études de santé. Enfin les associations réclament « une augmentation transitoire du numerus clausus de l’ordre de 25 % indispensable (…) pour permettre aux néo-arrivants de ne pas être handicapés par la présence des doublants ancienne formule ».
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