Présenté comme l’élément central du projet de loi Santé, le tiers payant n’aura finalement mobilisé que très peu de députés lors du vote de sur cette disposition. Jeudi matin, seuls 35 élus ont pris part au scrutin sur l’article 18. Ce dernier a recueilli 23 votes favorables. Une adoption sans surprise, après l’examen, pendant près d’une heure et demi, des amendements déposés par différents parlementaires. Une discussion au cours de laquelle les mêmes craintes et les mêmes garanties ont, à nouveau, été exprimées. Et ce dans des termes similaires à ceux entendus depuis des semaines.
Des problèmes de mise en œuvre aux multiples risques que feraient encourir la dispense de frais au système de soin, les députés UMP n’ont pas manqué de rappeler leur opposition à l’article 18. À l’image de Bernard Debré, député de Paris, pour qui le tiers payant s’apparente à une mesure « démagogique, inflationniste ». Jean-Pierre Door y voit également une forte empreinte partisane. Pour l’élu du Loiret, Marisol Touraine est dans « un rôle politique », vendant « un système idéologique ». « Il y a des points qui, incontestablement, nous séparent », a alors commenté la ministre de la Santé, défendant sans mollir cet article. « On ne va pas chez le médecin par plaisir, on va voir un médecin quand on a besoin d’être soigné » a-t-elle ainsi répondu à ceux qui estiment que le tiers payant déresponsabiliserait les patients. Contrairement à ceux qui assimilent la mesure à une forme gratuité des soins, elle a insisté, il s’agit « de dispense d’avance de frais ». Autrement dit, selon elle, d’un « nouveau type de paiement des professionnels ».
Reconnaissant qu’ « aujourd’hui les médecins sont confrontés à des bugs », Marisol Touraine a précisé que « la mise en place du progressive (du tiers payant) ne sera pas l’extension du système actuel » mais « un système nouveau avec une gouvernance coordonnée Assurance-maladie – organismes complémentaires ». Et à Élie Aboud, praticien hospitalier député de l’Hérault, qui s’inquiétait que le tiers payant fasse encore débat dans dix ans, à l’instar des 35 heures, la ministre lui a proposé de relever le défi. Étant entendu, qu’à ses yeux, « ça ne sera même plus une question ».
Ce vote a été salué avec soulagement par le gouvernement. «Trop de Français renoncent à se soigner faute de moyens. L'adoption du #TiersPayant chez le médecin est une belle mesure de justice sociale!», a tweeté le Premier ministre Manuel Valls. «Moment un peu émouvant» que ce vote, a commenté devant la presse la ministre de la Santé Marisol Touraine. A l’inverse, Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF a regretté que e «caractère obligatoire» du tiers payant soit inscrit dans la loi. «Ce n'est pas de nature à calmer la colère des médecins», a-t-il prévenu...
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