La campagne pour la troisième dose de vaccin anti-Covid-19 continue de monter en puissance.
D’après les chiffres arrêtés au 1er novembre présentés par le ministère de la Santé, 600 000 rappels ont été effectués la semaine dernière, contre 500 000 la précédente. Pour l’instant, ce sont 3,1 millions de personnes qui ont reçu une troisième dose, soit 48 % de la population éligible à sept mois.
Mais la dynamique est différente selon la population cible. En Ehpad, elle est bonne avec 74 % de la population éligible pour qui le rappel a été fait. Chez les plus de 65 ans, la couverture est de 69 %. En revanche, la campagne rencontre plus de difficultés chez les personnes avec comorbidités (19 % de couverture) ou chez ceux qui ont été vaccinés avec Jansen (23 % de la cible).
Baisse des rémunérations en centres de vaccination
Mais le ministère de la Santé veut continuer sur sa lancée et multiplie les actions pour cette campagne de rappel. Et il compte pour cela particulièrement s’appuyer sur les professionnels de santé de ville. « L’objectif est de repositionner la campagne autour du professionnel de santé et la relation de confiance qu’il entretient avec ses patients », explique le ministère.
Cette semaine, sera donc mis à disposition des médecins traitants un tableau de bord leur permettant de connaître la date d’éligibilité de leurs patients à la dose de rappel.
Cette stratégie de basculement vers la ville est aussi rendue possible car les volumes sont moins importants et les enjeux d’économie d’échelle sont donc moindres. Pour « donner à la ville tous les outils », à partir du 8 novembre, la rémunération des professionnels de santé pour les vaccinations en centres dédiés sera réduite. L'objectif est qu’elle soit davantage alignée avec les tarifs en cabinet et d’avoir « un modèle plus neutre qui n’encourage pas ni ne décourage la vaccination dans l’un ou l’autre lieu ».
Annoncé dans un DGS-Urgent, envoyé le 28 octobre, dès la semaine prochaine, les généralistes qui effectuent des vacations en centre de vaccination seront donc rémunérés 80 euros de l’heure ou 320 euros par demi-journées de quatre heures contre 105 euros l’heure et 420 euros la demi-journée jusqu’à présent. Le samedi après-midi, le dimanche et les jours fériés, le montant de la vacation est de 420 euros contre 460 euros aujourd’hui. Les rémunérations ne changeront pas en revanche pour les médecins retraités et les étudiants qui ne peuvent vacciner qu’en centres et pour lesquels il n’y a donc pas d’effet d’éviction.
Les MSP et CDS « relais ambulatoires de vaccination »
Même si le ministère de la Santé mise donc sur la ville, cela nécessite malgré tout de répondre à un enjeu organisationnel car le conditionnement des vaccins reste en multidose et il n’y a pas d’évolution en monodose prévue dans l’immédiat.
« Notre objectif est donc d’accompagner les professionnels de santé pour trouver les solutions organisationnelles, et elles peuvent être différentes selon les territoires », souligne le ministère.
Ainsi, dans certaines régions, les centres de vaccination se reconvertissent et se positionnent maintenant sur l’appui à la vaccination avec des agents administratifs qui vont s’occuper de la prise de rendez-vous pour les professionnels de santé. D’autres centres, quand les pharmaciens ne le font pas, préparent les seringues monodoses. Les MSP et centres de santé vont également pouvoir être désignés « relais ambulatoires de vaccination ».
Enfin le ministère compte aussi sur le lancement de la campagne de vaccination de la grippe pour faire d’une pierre deux coups et promouvoir l’intérêt de la troisième dose. Pour l’instant ce sont 54 000 co-injections qui ont déjà été effectuées.
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