Les républicains ont renoncé mardi à abroger la loi sur la couverture maladie de Barack Obama, faute de consensus sur ce qui doit remplacer le texte démocrate. Après quelques semaines de négociations, la majorité a officiellement jeté l'éponge mardi, à quelques jours de la date-butoir du 30 septembre, fin de l'année budgétaire. "Nous avons décidé, puisque nous n'avons pas les voix, de reporter le vote", a déclaré l'un des auteurs de la proposition, le sénateur Bill Cassidy. "Nous y arriverons un jour", a ajouté l'autre, son collègue Lindsey Graham.
En juillet, une autre version avait échoué à cause des défections de trois des 52 sénateurs de la majorité (sur 100 sièges au total). A chaque fois, John McCain était parmi les rebelles. Cette fois, les trois rebelles républicains se sont opposés pour des raisons diverses. John McCain jugeait la proposition de loi bâclée ; le conservateur Rand Paul la trouvait trop timide ; et la sénatrice modérée du Maine, Susan Collins, l'estimait cruelle pour les plus pauvres, qui auraient vu leur accès aux soins réduit. D'autres semblaient prêts à se joindre à eux, provoquant la fureur de Donald Trump. "Nous sommes très déçus de certains soi-disant républicains", a encore déclaré le président américain.
Les promoteurs de l'abrogation ont affirmé qu'ils reviendraient à la charge l'an prochain. Mais à moyen terme, cette page est tournée. L'échec est autant celui du parti républicain que celui de Donald Trump. Le premier avait fait de l'abrogation un cri de ralliement pendant sept ans, mais s'est révélé incapable de formuler un système alternatif à Obamacare, susceptible de faire baisser les coûts des soins sans exclure personne du système d'assurance santé. Quant au milliardaire, il démontre une nouvelle fois que son influence sur le Congrès est limitée.
"Les Américains ont remporté une grande victoire", s'est, pour sa part, félicité le sénateur et ex-candidat à la Maison Blanche Bernie Sanders, apparenté au groupe démocrate. "Mais nous savons bien que le statu quo ne suffira pas. Il est temps de rejoindre le reste du monde industrialisé et de garantir à tous les Américains l'accès aux soins, grâce à un programme Medicare pour tous", a-t-il déclaré. Medicare est l'assurance santé publique pour les plus de 65 ans, que l'élu socialiste voudrait désormais étendre à toute la population, selon un scénario à la Française. Mais l'opposition démocrate est loin de le suivre. Ses élus ont proposé à la place de collaborer avec les républicains pour "réparer" Obamacare, qui a conduit à une hausse du prix des assurances pour une petite partie de la population.
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