« Je suis accompagné, il faut y voir un signe », a déclaré en préambule de son intervention le Dr François Arnault. Nouvellement élu président du Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom), le praticien a insisté lors d’une conférence de presse organisée mercredi 29 juin, sur « l’équipe gouvernante », assise à ses côtés, composée des vice-présidents les Drs Marie-Pierre Glaviano-Ceccaldi et Jean-Marcel Mourgues, ainsi que du délégué général aux données de santé et au numérique, le Pr Stéphane Oustric.
Après avoir rendu un court hommage à son prédécesseur, Dr Patrick Bouet, le nouveau président du Cnom a confié avoir « l’ambition et l’objectif de prendre la suite » de son confrère, à « un moment important ». D’une part car l’Ordre « a rajeuni et il est à parité au conseil national », ce qui, selon lui, rapproche les élus des médecins de terrain. Sur les 58 conseillers, 27 ont été élus pour la première fois.
D’autre part car « six millions de Français n’ont pas de médecin traitant et 600 000 ont des pathologies de longue durée… C’est insupportable ! », s’est ému l’ORL. Pourtant, a-t-il pointé, les médecins « sont au max », on ne peut pas leur demander de faire plus. « Il faudrait même essayer d’alléger leur charge », a-t-il appelé de ses vœux.
L’Ordre comme facilitateur
Dans les prochaines années, « la politique de l’Ordre va être de tout faire pour être un facilitateur pour les professionnels de santé – et pas uniquement pour les médecins », a indiqué le Dr Arnault. Modes de coopération, meilleure prise en charge territoriale… le président du Cnom a rappelé avoir été maire d’une commune rurale, avant de citer la tribune signée par tous les syndicats libéraux comme hospitaliers le 28 juin dernier. « Je n’y changerais pas une virgule et j’y apporte tout notre soutien », a-t-il surenchéri.
Le rôle de l’Ordre est, selon lui, d’être « aux côtés des syndicats médicaux et aux côtés des autres professions de santé, territoire par territoire ». Car, a-t-il regretté : « le pire n’est pas plus tard… C’est maintenant ! »
Dans ce sens, le président du Cnom attend la nomination du prochain ministre de la Santé, avec qui il tiendra « le même langage », à savoir : « il faut accompagner les médecins, qui ont le sentiment qu’on leur fait porter la responsabilité de la situation ».
Oui aux transferts de compétences
Également évoqués : le déploiement des assistants médicaux, qu’il « faut financer », les équipes de soins dans les territoires, la régulation aux urgences, dont l’exemple bordelais a montré « une amélioration de la pertinence des patients qui arrivent aux urgences » ou encore les transferts de compétences, dont le Cnom est favorable si « répartition des actes selon un protocole de coopération » il y a, sous la direction du médecin organisateur de l’équipe de soins.
Le Dr Arnault a également défendu la prise en charge des urgences par les cliniques. « Il est grand temps de modifier le texte qui le leur a interdit », a-t-il défendu.
En revanche, le Cnom n’est pas favorable à l’accès direct aux professions intermédiaires. Ni à une réintégration des professionnels de santé qui refusent de se faire vacciner contre le Covid-19.
Vers un consentement écrit en gynéco ?
Interrogé sur les accusations portées à l’écart de la gynécologue et secrétaire d’État chargée du Développement, Chrysoula Zacharopoulou, le Dr Arnault a affirmé n’avoir eu connaissance d’aucune plainte au niveau national comme départemental. Il a rappelé, avec l’appui du Dr Marie-Pierre Glaviano-Ceccaldi, que l’Ordre n’a pas le pouvoir d’investiguer et qu’il sanctionne « les comportements avérés ».
Faut-il aller vers un consentement écrit avant chaque acte gynécologique ? Sans doute, oui, semble souffler le président, qui rétorque à un journaliste que « le monde a changé » depuis qu'il a commencé son exercice professionnel.
Autre sujet d’actualité brûlant : l’inscription de l’IVG dans la Constitution. Le Dr Arnault précise qu’il « n’interviendra pas dans le débat politique national ». En revanche, l’Ordre « défendra le droit à l’IVG et la clause de conscience, présent dans la loi Veil (votée en 1974, ndlr) ».
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