Demain, c'est bientôt ! Invité ce mercredi du « Café Nile » pour évoquer les priorités du système de santé, le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF (Confédération des syndicats médicaux français), s'est livré à un exercice d'anticipation, en essayant de se projeter sur l’avenir de la profession de médecin.
L'exercice mixte : une avancée nécessaire
Le patron de la CSMF s’est félicité que le développement de l’exercice mixte soit programmé dans le plan « Ma santé 2022 ». « Nous sommes des praticiens libéraux et en sommes fiers mais nous pensons que le statut du médecin doit pouvoir évoluer tout au long de sa vie professionnelle avec l'arrivée des générations Y et Z », a déclaré le Dr Ortiz.
Conscient que les nouvelles générations ne se voient plus forcément exercer au même endroit pendant toute leur carrière, le président de la CSMF estime que la mixité des statuts doit être intégrée à l’exercice libéral. Le temps de travail des praticiens doit également être plus flexible selon lui. « Il n’y a aucune raison que dans une société d’exercice libéral, on n’arrive pas à avoir un médecin qui travaille à mi-temps, puis à trois quarts et à temps plein, avant de revenir à mi-temps », note le Dr Ortiz. Et de plaider : « il faut savoir s’adapter aux demandes des jeunes générations ».
Une délégation de tâches « step by step »
Favorable aux délégations de tâches, le Dr Ortiz fixe cependant des conditions. « Le médecin de demain aura des systèmes de délégations de tâches, a-t-il assuré. Aujourd’hui, des choses que nous faisons peuvent être faites sans aucun problème par d’autres acteurs, sans que la qualité, ni l’attention ne baissent, en particulier dans le suivi des patients chroniques. Et je ne parle pas que de l’administratif, mais aussi de la partie soins », a-t-il souligné.
Pour autant, Jean-Paul Ortiz souhaite y aller « step by step ». « Car aujourd’hui, avec un acte à 25 euros les médecins ont besoin d’avoir des actes qui prennent un peu moins de temps (pour s'y retrouver, NDLR) », justifie-t-il. Or, selon le patron de la CSMF, la diminution du nombre d’actes simples, au profit notamment des pharmaciens, est l'un des facteurs de la « crise de la médecine générale ». « Aujourd'hui, la consultation chez un généraliste est longue, poursuit-il avec des patients âgés polypathologiques qui prennent plus de temps. »
L'intégralité du « Café Nile » avec Jean-Paul Ortiz :
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes