Les Corevih au milieu du gué

Publié le 08/07/2015
Menace ou opportunité ? À travers la prochaine loi de santé et la réforme territoriale, la répartition et les missions des Corevih vont être directement impactées. Devant l’incertitude de cet avenir et afin de pérenniser leur modèle reconnu efficace par les pouvoirs publics, ils devront être force de proposition auprès de leurs tutelles.

En 2016, le cadre d’action* des comités de coordination de la lutte contre l’infection par le VIH (Corevih) sera caduque du fait de la réforme territoriale (loi Notre). Pour aider à la transition, « le gouvernement devrait permettre de prolonger le mandat actuel de leurs membres jusqu’en 2017 pour que les textes redéfinissant leur organisation territoriale mais aussi leurs missions d’intervention soient rédigés », a précisé Brice Ravier (Corevih Centre Poitou-Charentes)**. Si les textes viennent d’en haut, rien n’empêche les acteurs des comités de se réunir pour envisager comment ils veulent fonctionner ensemble et réfléchir aux problématiques du territoire telles que redéfini, ont appelé de leurs vœux plusieurs représentants de Corevih. Le Dr Benoît Elleboode, conseiller médical du DG de l’ARS Aquitaine, a tenu à rassurer : « Ce travail doit permettre de ne pas perdre la réussite des Corevih. Il faudrait donc que vous travailliez ensemble et que vous nous portiez votre vision pour que nous la fassions remonter et que nous nous organisions entre ARS pour réussir la transition »

Élargissement aux hépatites

Au sein de ces nouveaux fonctionnements, les Corevih vont devoir intégrer des pathologies connexes, comme les hépatites. Dans certaines régions, le travail est déjà fait. Les autres devront s’y atteler. En tous les cas, les Corevih vont permettre de transposer à une plus large échelle un modèle reconnu efficace et adapté à l’organisation des parcours voulue par la prochaine loi de santé : celui d’« un écosystème territorial dont la gouvernance est intégrée entre le sanitaire, le social et le médico-social et où la démocratie sanitaire a sa place », selon le Pr Geneviève Chêne (CHU Bordeaux). Enfin, l’élan donné par la loi de santé changera-t-il la donne ? Pour le représentant de l’ARS, la fongibilité asymétrique du Fonds d’intervention régional (FIR) permet d’orienter plus que jamais des fonds vers la prévention à partir du soin. Mais ce jeu de vases communicants est insuffisant selon le Pr Pierre Weinbreck (CHU de Limoges). Il appelle le gouvernement à afficher une véritable ambition en la matière.

* Fixé par décret n°2005-1421.
** Au cours de la réunion Corevih en actions qui s’est tenue à Bordeaux le 25 juin 2015, avec le soutien institutionnel des laboratoires Viiv Healthcare.

Source : lequotidiendumedecin.fr