Contrairement aux idées reçues, le cancer recule depuis près de quinze ans chez les femmes de plus de 50 ans, mais continue de progresser chez les jeunes femmes. C'est ce qui ressort d'une enquête rapportée par le journal Le Monde. Celui-ci a comparé l'ensemble des données sur la maladie depuis 1980 récoltées par les agences sanitaires hexagonales. Le mode d'emploi de cette enquête se base sur une comparaison entre les tranches d'âge. Par exemple, l'incidence du cancer du sein double presque entre 1980 et 2012. Mais l'incidence ne chute pas pour les femmes jeunes. Elle augmente de 60 % chez les 30-39 ans et les 40-49 ans par rapport à 1980. Quelles sont les raisons de ces évolutions ? Chez la femme après 50 ans, la baisse est due au changement d'utilisation des traitements hormonaux substitutifs de la ménopause. Ces traitements pour réduire les risques d'ostéoporose et d'infarctus faisaient augmenter les cancers du sein. Contrairement aux femmes après 50 ans, le dépistage individuel chez les 40-49 ans est une des explications de la hausse du cancer du sein. D'autres facteurs sont à prendre en compte tels que les facteurs environnementaux (perturbateurs endocriniens), le tabac, la sédentarité. Chez les trentenaires, les facteurs hormonaux sont évoqués, notamment à cause du recul de l'âge de la maternité.
Cancer du pancréas en hausse
Concernant le cancer du pancréas, depuis les années 80, l'incidence a doublé chez les hommes et triplé chez les femmes parmi les plus de 60 ans, selon Santé publique France. En 2012, ce type de cancer représente 11 662 nouveaux cas en France, soit environ 3 % des nouveaux cas de cancer. Les données du PMSI révèlent pour leur part une hausse de près de 10 % des nouveaux cas de cancer du pancréas entre 2010 et 2013.
Cancer de la prostate en surdiagnostic
Quant au cancer de la prostate qui touche principalement les seniors, il est multiplié par 5 de 1980 à 2012 en raison du surdiagnostic. Le cancer du testicule, plutôt rare et impactant les hommes jeunes, double dans la même période. Les facteurs environnementaux sont principalement mentionnés, de même que le surdiagnostic lié au dosage du PSA.
Recul du cancer de la thyroïde
Le surdiagnostic est une raison également évoquée pour le cancer de la thyroïde. Celui-ci est l'un de ceux qui progressent le plus fortement entre 1980 et 2012 (+400 % chez les hommes et plus de 385 % chez les femmes). Toutefois, la mortalité a reculé (-4 % chez les hommes et - 34 % chez les femmes). Inconvénient, le surdiagnostic entraîne quasi systématiquement l'ablation de la thyroïde, avec à la clef des risques opératoires et un traitement hormonal à vie.
Tumeurs en régression avec baisse du tabac
En baisse, l'incidence du cancer de l'oesophage est divisé par 10 chez les hommes de 40 à 49 ans et par trois chez les 50-59 ans. Elle marque le pas dans le cancer du poumon chez les hommes jeunes et les seniors grâce à la consommation moindre du tabac. Mais explose chez les femmes qui fument plus (multiplié par 4), même s'il demeure moins fréquent que chez les hommes. Il pourrait devenir la première cause de mortalité féminine par cancer. Les cancers du larynx et de la sphère buccale voient du coup se dessiner les mêmes schémas que celui du poumon pour les hommes et les femmes. Les cancers gastriques sont aussi en régression grâce à l'abandon des techniques de salaison pour conserver les aliments. Les tumeurs colorectales marquent aussi le pas. Enfin, le cancer du col de l'utérus fléchit également. L'effet de la vaccination contre le papillomavirus y est peut-être pour quelque chose, même si seule une jeune fille sur trois est vaccinée.
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes