Pas de révolution pour l'hôpital public mais une évolution en profondeur, c'est l'esprit de la longue tribune de Martin Hirsch publiée par le quotidien économique Les Échos avec toutefois le constat en accroche partagé par tous : « Le système hospitalier français est en crise. » Le patron de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris refuse toutefois la prescription d'un traitement de choc. En réponse à la fuite des médecins vers le secteur privé, Martin Hirsch avance plutôt le changement de mode de rémunération. Au lieu d'un salaire unique pour toutes les spécialités et les établissements, le salaire inclurait trois parts, à savoir un plancher fixé nationalement, une seconde part calculé selon un coefficient géographique liée au coût de la vie dans la région, la troisième « serait à la main de l'établissement », selon des critères définis localement. Bref, Martin Hirsch agite un chiffon rouge pour les syndicats de médecins hospitaliers. Sur la carrière et la nomination, au lieu d'être recruté sur un service, le médecin serait affecté par période de cinq ans renouvelable. Avantage, la mobilité serait encouragée pour des métiers où le chômage n'existe pas.
Question sensible de la gouvernance
Sur la question sensible de la gouvernance, là encore Martin Hirsch appuie sur le levier de l'autonomie des établissements. Mais aussi, il appelle à rompre « les chaînes de responsabilité parallèles ». Au lieu de mandats séparés entre médecins élus par leurs pairs et directeur désignés, une autre option serait de faire travailler ensemble des responsables avec « un mandat commun et non pas des mandats séparés, incompatibles entre eux ». Quant à la thématique névralgique des services, ils sont trop nombreux à l'AP-HP (800) pour leur conférer un réel pouvoir.
Adaptations mineures de la T2A
Enfin, au lieu de crier haro sur la T2A, Martin Hirsch vante un dispositif adopté par la plupart des pays. Et préconise des adaptations mineures comme la simplification du mode de codage, la généralisation des mécanismes d'intéressement. Rien en revanche sur l'incitation à la multiplication aux actes, système au final inflationniste comme le paiement à l'acte en médecine libérale. Bref Martin Hirsch affiche ici un programme compatible avec les options défendues par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle.
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