Le niveau de dépenses de la liste en sus est sous le contrôle radar de l’assurance maladie. Il s’est élevé en 2016 à plus de 3 milliards d’euros. La progression d’une année à l’autre s’est toutefois infléchie avec une augmentation limitée à 0,84 %. Ce résultat a été obtenu alors que les volumes sont repartis à la hausse (1,54 %). La tendance s’est donc ici inversée. Entre 2013 et 2014, une diminution significative (-3,2 %) avait en effet été observée. L’assurance maladie appelle à une gestion plus dynamique de la liste avec une extension des radiations partielles. Le renforcement des contrôles est également suggéré. Les ordonnances pour une même prise en charge varient d’un établissement à l’autre. Or dès 2018, l’évolution des dépenses de la liste en sus sera l’un des critères pris en compte dans le contrat d’amélioration de la qualité et de l’efficience des soins (CAQES). Au total, 100 millions d’euros d’économies sont attendues sur ce poste.
Les prescriptions hospitalières seront donc surveillées comme le lait chaud par l’Assurance maladie. D’autant que 25% du total des prescriptions remboursées sur l’ONDAM de ville sont ordonnées par des praticiens hospitaliers, soit un enjeu financier de 7 milliards d’euros. Pour réaliser cette mission, l’institution dispose de nouveaux instruments, comme on l’a vu le Caqes, mais aussi de dispositifs classiques de type RPPS (répertoire partagé des professionnels de santé) qui s’est récemment généralisé à l’hôpital.
Si l’accent est mis sur l’hôpital, la médecine de ville n’est pas pour autant oubliée. En 2016, 220 millions d’euros d’économies de maîtrise médicalisée ont été réalisées. Le même niveau est attendu en 2017. Deux classes thérapeutiques font ainsi l’objet d’une attention toute particulière, à savoir les hypolipémiants et les antidiabétiques. L’objectif d’économies sur cette dernière classe thérapeutique est fixé à 60 millions d’euros en 2017.
Enfin la promotion des génériques et des biosimilaires constitue le dernier volet de ce programme d’économies. Selon l’assurance maladie, des marges de progression sont encore possibles. En 2016, le répertoire des génériques représente près de 45,4 % des dépenses de médicaments. Le taux de substitution s’établit à 83,4 %. Une progression du recours à la prescription dans le répertoire doit pouvoir être obtenue. Quant à la mention non substituable, elle est retrouvée dans 8,3 % des ordonnances. L’assurance maladie entend bien faire réduire ce taux, tant à l’hôpital qu’en ville. Au final 100 millions d’euros d’économies sont attendues grâce aux seuls génériques. L’ambition à court terme est plus réduite pour les biosimilaires. 45 millions d’euros d’économies sont programmées sur ce poste en 2018. Mais les enjeux à terme sont considérables. Le marché des biosimilaires représente aujourd’hui un milliard d’euros. La France accuse de plus un retard sur le critère du taux de pénétration moyen des biosimilaires par pays. Il est en 2016 de 6,2 % en France comparé à 13,5 % en Allemagne et en Espagne et 42,5 % en Italie. Pour l’assurance maladie, les biosimilaires sont un nouvel eldorado. Les prescripteurs vont-ils suivre ?
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