Pourquoi les jeunes diplômés de médecine ne s’installent-ils plus en Île-de-France ? L’Union régionale des professionnels de santé (URPS) des médecins libéraux d’Île-de-France s'est penché sur la question, car, selon elle, la région « est confrontée à une forte diminution du nombre de médecins généralistes et spécialistes libéraux, conséquence notamment d’une inadéquation entre les besoins et le nombre d’internes formés et d’une faible attractivité du modèle libéral. »
En effet, selon le zonage de l’agence régionale de santé d’Île-de-France, publié en mars dernier, 96 % des Franciliens résident dans des territoires insuffisamment dotés en médecins généralistes. L’ARS avait expliqué ce chiffre par« de nombreux départs en retraite, une faible installation de nouveaux médecins et une attractivité jugée moindre par les jeunes médecins de la région pour cette spécialité médicale ».
Alors, l’URPS ML IDF a mené une enquête flash, du 3 au 10 novembre auprès de 5 627 médecins diplômés en Île-de-France depuis 2010 et pas encore installés en libéral – 309 y ont répondu.
L’administratif, toujours problématique
Premier enseignement : 73,9 % des médecins interrogés affirment que les conditions actuelles de l'exercice libéral ne sont pas favorables à leur installation. Ils soulignent plusieurs facteurs : la complexité administrative à l’installation (37,7 %), les conditions économiques (29,7 %), ou encore la charge mentale (19,4 %).
Selon la majorité des personnes interrogées (57 %), la principale solution économique afin de favoriser l’installation serait la revalorisation du tarif opposable, devant la mise en place d’une liberté tarifaire permettant d’adapter ses tarifs à sa clientèle et sa pratique (27,2 %) et la prime à l’installation (9,1 %).
La consultation à 50 euros ?
Pour 84,4 % des personnes interrogées, la revalorisation de l’acte médical à hauteur de 50 euros serait une mesure plus déterminante que les aides à l’installation.
« Il semble à présent évident que la réflexion générale doit porter sur l’attractivité du modèle économique de la médecine libérale qui se fragilise, faute d’un réalisme adapté au coût de nos pratiques. C’est un sujet prioritaire pour permettre un avenir aux jeunes praticiens qui sont en attente de conditions d’exercice répondant à leurs aspirations », conclut l’URPS dans son communiqué.
Cet été, l’URPS avait déjà réalisé une étude pour montrer que les aides à l’installation peinent à convaincre les libéraux. De 2018 à 2021, près de 1 746 médecins se sont installés dans une « zone d'intervention prioritaire » francilienne, mais « seulement » 365 ont signé un contrat d'aide à l'installation avec l’Assurance maladie, avait relevé l'URPS.
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