A propos d'Asperger

Quelques remarques suite au courrier du lecteur du « Quotidien du Médecin » du lundi 20 mai 2019 (texte du Pr Feiss : «Asperger : cessons de faire référence à un médecin nazi»). Bleuler a introduit la notion de l’autisme en 1912 (et non en 1924 comme l’a écrit notre confrère dans son courrier). Je l’ai rappelé dans mon enseignement « Introduction à la Psychopathologie de l’enfant » donné à l’Université Paris 7, UER Sciences Humaines Cliniques, publié dans le « Bulletin de Psychologie 1972/1973. Bien d’autres ont ensuite utilisé la notion d’autisme avant Asperger, dont le nom a été souvent invoqué à ce sujet, en effet, L. Kanner chez l’enfant en 1943 ou Tustin en Angleterre.

Asperger est connu en France par ce qu’on appelle le syndrome d’Asperger qui désigne les jeunes psychotiques au niveau intellectuel très élevé. Il y a bien des années cette appellation n’était pas encore en usage chez nous et un ami confrère qui s’y intéressait m’a demandé de me renseigner sur Asperger. Aucune documentation en français n’existait sur lui. Je suis allé à la Bibliothèque de l’Ambassade d’Autriche ou dans un dictionnaire un article, tout en abréviation, lui a été consacré. J’ai réussi à le déchiffrer et j’ai communiqué mes informations à mon ami.

Asperger est également connu dans les pays germaniques pour une autre raison : il a regroupé diverses spécialités s’occupant des enfants déficients sous la dénomination « psychopedagogie », ainsi par exemple l’orthophonie et l’enseignement dans des classes spécialisées.

On savait qu’Asperger devait son poste de professeur au départ forcé des professeurs juifs après l’Anschluss, mais il n’était pas le seul. Le livre d’Édith Sheffer paru il y a un an a donc récemment attiré l’attention sur son son rôle dans l’assassinat des enfants déficients.