Peut-on encore réformer dans ce pays sans s’attirer les foudres de ses contemporains ? Entre mobilisation des gilets jaunes et grand débat national, la question taraude les uns et les autres au gouvernement. Et la ministre de la Santé n’échappe pas bien sûr à cette remise en cause. C’est pourtant le moment qu’elle a choisi pour présenter le détail de sa « loi Buzyn » censée transformer bientôt le système de soins. L’initiative était attendue, puisqu’elle fait suite à la présentation en septembre du plan Ma santé en 2022. Mais, par les temps qui courent, il faut un certain culot pour persévérer. Par chance pour elle, le projet est révélé alors que, curieusement, les questions sanitaires semblent presque absentes des revendications du mouvement en cours et de la vaste concertation qui a été lancée... Ouf !
Ce corpus de 23 articles, censés revoir l’organisation territoriale du système de soins, a de surcroît été précédé d’une consultation qui a permis aux acteurs de santé de s’en approprier la philosophie et d'en modifier un peu les contours. Et puis, il y urgence. Et les acteurs de santé en sont conscients. La plupart semblant convaincus que face à la désertification médicale, mieux vaut mieux agir tout de suite ensemble que trop tard en ordre dispersé. C’est peut-être pour ça que des notions qui auraient été il y a peu des casus belli sont à peu près admises désormais. Par conviction ou par raison, peu importe. Ce théorème du bon sens explique que, même si elles ne font pas l’unanimité, les incitations au regroupement, la redéfinition des statuts, la recertification des médecins, la fin du numerus clausus ou la gradation des soins autour de GHT tout puissants paraissent, sinon s’imposer, du moins infuser auprès de la majorité des blouses blanches. Un a priori positif, qui n’est pas la garantie du succès -l'Ordre redoute déjà une réforme techno- mais qui pourrait y contribuer.
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