Le fléau des rendez-vous non honorés est « un véritable problème de santé public », estiment, dans un communiqué, le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) et l'Académie de médecine.
« Plusieurs enquêtes suggèrent que chaque semaine 6 à 10 % des patients ne se présentent pas à leur rendez-vous, ce qui correspond à une perte de temps de consultation de près de deux heures hebdomadaires pour le médecin quelle qu’en soit la discipline et, par extrapolation, près de 27 millions de rendez-vous non honorés par an », relatent les deux institutions.
« Par ailleurs, près de deux tiers de ces défections concerneraient un premier rendez-vous », ajoutent-ils.
De sérieuses répercussions sur l'offre de soins et une déconsidération de l'acte médical
Ces chiffres sont, pour eux, le « reflet d’une évolution regrettable » qui entraîne de « sérieuses répercussions sur l'offre de soins » :
« Il désorganise gravement le travail quotidien des médecins libéraux et des consultations hospitalières, réduit la disponibilité médicale des praticiens impactés, limite l’accès aux soins pour des patients en ayant réellement besoin et contribue à majorer le nombre de patients qui s’adressent aux services d’urgence », écrivent-ils.
Si un « oubli de rendez-vous pris longtemps à l'avance ou une impossibilité de dernière minute peuvent être exceptionnellement invoqués », conçoivent-ils, de nombreux rendez-vous sont pris « en double chez plusieurs praticiens en fonction de la convenance du patient ». Et, pour eux, cette tendance témoigne « d’une déconsidération pour l’acte médical considéré comme un bien de consommation ».
Des actions de sensibilisation et de responsabilisation réclamées
Fort de ce constat, l'Académie de médecine et le Cnom demandent aux pouvoirs publics de « sensibiliser et responsabiliser le public par des campagnes d’information dénonçant cette manifestation d’incivilité hautement préjudiciable à l’offre de soins ».
Ils réclament par ailleurs « d'amender les propositions de lois sur l’accès aux soins en cours de discussion, afin que le code de la santé publique permette de responsabiliser les patients sur les rendez-vous non honorés ».
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