Mon maître de stage et prédécesseur était un « vieux dinosaure » à qui je serai toujours reconnaissant de m'avoir appris à tenir un cabinet seul et à penser en médecin plutôt qu'en « bon employé ». Donc, je lui dois bien ça de payer sa Carmf !
Il est vrai, cependant, que nous sommes de moins en moins de nouveaux et qu’il y a de plus en plus de retraités. Conséquence : nos finances risquent de sentir le sapin rien qu'en cotisations retraite. Heureusement, qu'il y a de plus en plus de vieux médecins qui meurent jeunes (c'est de l'ironie).
Concernant l'évolution des mentalités, il est vrai que certains attendent que tout leur tombe tout chaud dans le bec. Je suis, en outre, dubitatif sur l'intérêt du « travail en équipe », bien expérimenté durant mon internat, qui consiste pour une minorité non négligeable à laisser les autres faire le boulot et venir prendre la part du lion le jour de la rétribution. Ce sont souvent les mêmes qui critiquent le principe du paiement à l'acte et on les comprend…
Pour autant, j'admets que l'exercice en libéral est très contraignant ; pour ma part, j'ai dû devenir comptable avec pour seule formation l'expérience de mon prédécesseur et employeur ex nihilo alors que je ne connaissais rien à la législation et à la paie. Ce dernier aspect du métier m'a d'ailleurs donné plus de sueurs froides que tout le reste au début. Par ailleurs, dans un contexte où notre profession est très fréquemment vilipendée, où le TPG peut nous exposer à tous les coups de rabot imaginables et où peut-être bientôt on cherchera un deuxième budget dans les bas de laine des bosseurs, je comprends les réticences de certains pour qui tenter l'aventure libérale équivaut au sacrifice ou au suicide.
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