Macron en rêvait, Buzyn l’a fait. À la prochaine rentrée universitaire, plus de 47 000 étudiants en soins infirmiers, médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique et kinésithérapie devront réaliser un service sanitaire. Ce stage de trois mois sera obligatoire à partir de la rentrée 2019 pour l’ensemble des filières santé.
En médecine, le service sanitaire se déroulera en troisième année. Après une rapide formation, l’étudiant pourra distiller des messages de prévention sur l’alimentation, l’activité physique, les addictions, la nutrition ou encore la contraception. Il prodiguera ses conseils en centre de santé, maison de retraite, prisons, entreprises ou service de santé scolaire des écoles et lycées. Avec cette activité, les carabins sont invités à promouvoir les bons comportements, et ainsi contribuer à réduire les facteurs de risque. Tout cela dans l’optique de diminuer les dépenses de soins.
Les futurs médecins sont-ils susceptibles d’être mieux formés à la prévention grâce au service sanitaire ? Vous êtes huit sur dix à penser que non, selon la récente enquête que nous avons menée sur legeneraliste.fr. Un avis non partagé par les carabins. L’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) défend cette évolution. Elle réclamait de longue date une formation à la prévention. Pour autant, la vigilance reste de mise car les délais de mise en place de ce service sanitaire sont très serrés. Or, les étudiants réclament un temps d’apprentissage adapté et suffisant afin que le stage soit réellement formateur.
Tout le monde ne peut que se réjouir de voir progresser les messages de santé publique en France. Il est cependant regrettable que cette opération se fasse sur le dos des étudiants, qui ne seront pas payés pour cette fonction. À procéder ainsi, les pouvoirs publics envoient le message qu’ils ne sont toujours pas prêts à investir pour la prévention, qu’ils érigent pourtant en pilier de leur stratégie de santé. Gare à ce que le service ne donne lieu à un revers
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