Le tiers payant généralisé obligatoire n'en finit pas de faire couler de l'encre. C'est bien normal. Mais le sujet a largement été débattu, je n'y reviens pas.
Un autre sujet, polémique et problématique devrait attirer l'attention des confrères qui n'ont pas encore saisi les dangers de la loi santé. Je dis polémique parce qu'il m'a déjà attiré les foudres de nos amies sages-femmes au travers des réseaux sociaux ( je dis « amies », pas « consœurs », même si
elles ont commencé à nous écrire « cher confrère » dans leurs courriers). Une sage-femme qui écrit « faire suivre par pédiatre ou PMI » dans le carnet de santé de l'enfant suivi par son médecin traitant, c'est agaçant. N'en parlons plus.
Une autre sage-femme qui suit une grossesse et qui envoie la patiente chez mon associée « juste pour l'arrêt de travail », c'est un peu énervant aussi. Mais passons.
Non, aujourd'hui, je veux vous parler du podologue qui écrit à mon confrère :
« …je dirais qu'il existe un Morton, qu'il conviendrait de confirmer par une IRM ». Bon, merci pour le conseil, c'est gentil de m'expliquer la vie. Il poursuit : « Les douleurs des mollets... et les œdèmes bilatéraux évoquent de l'arthérite ( oui avec un “h”) et en conséquence, un Doppler.... ». Là, je dis bravo et encore merci, même si question sémiologie... Et enfin : « J'ai aussi trouvé une sciatique droite descendante jusqu'au
5erayon, et douleur récréée à la palpation de L4L5. Une radio bassin dos serait utile... ». Une sciatique descendante, un conseil de radio ; je ne sais pas trop comment le prendre et ma méchanceté naturelle m'invite à penser que ce podologue, en plus d'écrire comme un pied ( facile...), doit être content d'expliquer à table qu'il est obligé d'expliquer au généraliste comment il doit faire son boulot. « Sont vraiment nuls ces médecins, faut tout leur expliquer, halala... ».
Tout ça pour vous dire quoi ? Que j'ai une dent contre les sages-femmes et les podologues ? Pas du tout. La loi santé prévoit de donner un peu la médecine à des paramédicaux qui seront habilités à « faire de l'éducation, de la prévention, du diagnostic et du traitement ; le tout sous leur propre responsabilité (sic) ». Moi j'appelle ça exercer la médecine. C'est bien mérité. Eux, au moins, ne dessinent pas des fresques cochonnes sur les murs de la cantine.
La France est iconoclaste, intrépide et irrévérencieuse. On est tous Charlie. Même la ministre de la Santé, même le journal de 20h de France 2. Après tout, taquiner le nanti est une occupation ludique comme une autre. Et puis l'hiver est long.
Concernant les soins à nos concitoyens, je crains malgré tout que cette loi soit la porte ouverte à une patamédecine, qu'à l'instar d'une pataphysique, Alfred Jarry aurait eu bien du plaisir à dénoncer et à brocarder.
Je sais, l'idée est saugrenue, mais je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est une bonne chose de faire ce que l'on a appris à faire, ce que l'on sait bien faire, sans se pousser du col ni laisser à penser qu'on est autre chose que ce que l'on est.
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