100 000 personnes âgées de plus de 75 ans vivant seules, soit 10% de la population. C'est l'avenir démographique anticipé par l'INSEE pour le bassin toulousain à l'horizon 2030.
Mais à ce jour, seul le CHU de la Ville rose dispose, à travers son pôle gériatrie, d’une filière complète et de qualité pour cette population fragile qui n'en finit pas d'augmenter.
Pour désengorger les urgences et consolider la prise en charge gériatrique en lien avec la médecine de ville, l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie vient donc d’autoriser la clinique des Minimes (membre du réseau d'établissements privés indépendants Clinavenir) à créer depuis mi-février sa propre unité de médecine à orientation gériatrique.
Ouverte en 2013 et situé intra-muros, la clinique des Minimes proposait déjà des soins de suites et de réadaptation dédiés aux personnes âgées polypathologiques dépendantes ou à risques de dépendance, un EHPAD et des soins de longue durée. « Nous avons pris 14 lits du service SSR que nous avons transformés en service de court séjour dans lequel nous accueillons des personnes âgées à partir de 75 ans, adressées par leur médecin traitant », décrit le Dr Simon Dietlin, gériatre à la clinique des Minimes, où une équipe de huit médecins dont quatre gériatres et quatre titulaires d’une capacité en gériatrie vont suivre les patients (des spécialistes assurent des vacations une fois par semaine).
Concrètement, le généraliste appelle sur une ligne dédiée (activée du lundi au vendredi) et échange avec l’un des gériatres de la clinique, qui évalue si l’état du patient est compatible avec son entrée dans l’établissement. « Nous tenons compte bien sûr de l’âge physiologique du patient. Ainsi, un patient de 70 ans en décompensation cardiaque ou respiratoire à la suite d'une grippe ou d'une pneumopathie, une victime d’un AVC nécessitant des soins intensifs, mais aussi tous types de pathologies aiguës auront leur place », décrit le Dr Dietlin. La priorité sera donnée aux personnes âgées qui ne peuvent pas rester à domicile, « mais nous serons assez stricts sur les critères de gravité clinique du patient car nous ne disposons ici ni de service d’urgence et de réanimation, ni de plateau technique », précise le gériatre.
Ballon d’oxygène
L’unité a reçu un accueil favorable des médecins de ville. « Pour moi, l’ouverture de ce service est un petit ballon d’oxygène ! » raconte le Dr Bruno Chicoulaa, généraliste du quartier. « Jusqu’à présent, quand j’appelai les urgences pour adresser un patient, on me répondait : "on est plein, il attendra 10 heures sur un brancard avant d’être vu", raconte-t-il. Et puis, le mot "hôpital" fait peur aux patients. Il sera plus facile de les convaincre d’aller dans cette structure proche de leur domicile. »
« Dès les premiers jours d'ouverture, nous avons eu pas mal d’appels de généralistes, se réjouit le Dr Dietlin. Nous tablons sur une durée moyenne de séjour de sept à neuf jours, soit deux à trois entrées quotidiennes hors week-end. » Prochaine étape ? La création d'une équipe mobile de gériatrie pour, espère le Dr Dietlin, « continuer à développer l’articulation des soins avec la médecine de ville ».
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