La Première ministre l’a annoncé dès vendredi 1er juillet, les 41 recommandations issues de la mission flash Braun vont faire office de boîte à outils à l’usage des territoires pour coller à leurs besoins. Et l’Île-de-France a décidé de ne pas attendre pour s’en emparer et présenter son plan pour répondre à la crise des urgences cet été.
En réalité, comme l’ARS l’a expliqué lors d’une conférence de presse mardi 5 juillet, les différents partenaires de la région ont été mobilisés dès avril. En effet, la cellule « anticipation et régulation des tensions de l’offre de soins » créée pour le Covid a été réactivée dès le printemps, « afin de dresser le diagnostic précis et actualisé des tensions avec l’ensemble des partenaires régionaux et territoriaux », explique l’ARS.
Et le diagnostic, comme pour beaucoup d’autres régions françaises est critique, « il y a des tensions très fortes sur les ressources humaines, notamment à l’hôpital et actuellement nous sommes également préoccupés par nouveau rebond épidémique du Covid », explique Amélie Verdier, directrice générale de l’ARS. « La situation de l’Île-de-France n’est pas la pire, mais certaines spécialités : la maternité, les urgences, la psychiatrie, la pédiatrie, la gériatrie… sont sous pression », ajoute-t-elle.
Au service d’urgences de l’hôpital Foch de Suresnes, dans les Hauts-de-Seine, les patients amenés par les pompiers, le Samu et les transports sanitaires d’urgence, sont adressés vers d’autres hôpitaux depuis le 1er juin et jusqu’à la fin du mois d’août. Mais d’après la DG de l’ARS, il s’agit pour l’instant du seul service qui prévoit pour l’instant une « fermeture » sur tout l’été, d’autres ayant prévu des fermetures ponctuelles.
Des moyens supplémentaires pour les MMG
Pour faire face, l’ARS a donc présenté les mesures nationales issues de la mission flash qui vont être déployées sur le territoire. « C’est un set de mesures pour faire face à la période estivale de trois mois, elles seront réévaluées à l’issue pour savoir si elles sont prolongées ou pas », précise Amélie Verdier.
La région prévoit notamment de relayer la campagne nationale de communication sur le bon usage des services d’urgence et de l’orienter vers des sous-populations particulières dans les jours qui viennent. La régulation médicale va également être renforcée, notamment avec des généralistes, en journée. Faciliter le déploiement du SAS avec l’ouverture aux autres professionnels de santé et la mise en place de la plateforme numérique, fait aussi partie des axes choisis.
Pour augmenter le temps médical, la région prévoit également des mesures qui s’appuient sur les libéraux. Elle souhaite notamment favoriser l’activité des retraités mais aussi grâce à la mesure annoncée dans la mission flash de 15 euros supplémentaires par consultation pour la prise en charge de soins non programmés, en dehors de leur patientèle médecin traitant.
Pour les territoires volontaires, l’objectif est également de permettre l’ouverture des maisons médicales de garde le samedi matin. L’augmentation des capacités des MMG sera décidée dans les jours qui viennent, territoire par territoire. Aujourd’hui, l’Île-de-France compte 83 lieux de consultations fixes, dont 32 proches d’un site hospitalier et 23 à proximité immédiate d’un service d’urgence. Par ailleurs, « l’ARS met en œuvre avec les praticiens libéraux, les centres de santé et les CPTS des dispositifs pour le renforcement de la permanence des soins ambulatoires (PDSA) et pour étendre les capacités de réponse aux soins non programmés », souligne l’ARS.
Des transports sanitaires vers les structures de ville
L’Agence veut également compter sur des dispositifs innovants à l’image des unités mobiles de télémédecine, expérimentées dans plusieurs départements. Elles rassemblent un secouriste, un infirmier et du matériel de télémédecine notamment pour des interventions en amont d’un Smur médicalisé. En Seine-et-Marne, une mallette de télémédecine connectée sera ainsi mise à disposition des IDE de la CPTS Sud 77.
Autre dispositif qui doit être lancé cette semaine, le transport sanitaire, non pas vers les services d’urgences, mais vers les structures de ville, maisons de santé ou MMG par exemple. « Cela ne représentera pas un volume énorme, l’ampleur sera progressive mais l’objectif est d’ajouter une solution supplémentaire pour éviter un passage aux urgences », souligne Pierre Ouanhnon, le directeur par intérim de l’offre de soins de l’ARS.
En complément de ces actions qui rentrent dans le cadre de la boîte à outils, un plan régional complémentaire a également été établi avec des actions ciblées sur la maternité ou la prise en charge des personnes âgées en Ehpad notamment.
Sur le territoire au cas par cas des initiatives ont aussi été mises en place. À l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne (Hauts-de-Seine) par exemple, une consultation de soins non programmés assurés par des médecins libéraux a été installée et permet d’accueillir les patients de tri 5 (ne nécessitant pas d’examens complémentaires et pouvant relever de la médecine de ville).
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