Les conditions météo ont finalement empêché Agnès Buzyn d’être présente physiquement à la 19e édition du congrès de l’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes en médecine générale (ISNAR-IMG). Qu’à cela ne tienne, elle est tout de même intervenue via Skype. « J’ai beaucoup aimé le thème que vous avez retenu pour votre Congrès », a déclaré la ministre en préambule. Car effectivement, « médecine responsable et santé durable », cela correspond bien à l’idée qu’Agnès Buzyn se fait de l'avenir du métier.
Pas de coercition mais le devoir d'améliorer l'accès aux soins
Selon elle, cette responsabilité repose notamment sur l’accès aux soins géographiques de tous. « Nous avons tous une responsabilité de mieux couvrir le territoire », a-t-elle insisté. La ministre a cependant réaffirmé son attachement à la liberté d'installation. « Beaucoup de députés, sénateurs aujourd'hui réclament la coercition et un conventionnement sélectif. Je suis fondamentalement contre car je pense que vous ne méritez pas ça, et je pense que ce dispositif ne fonctionnera pas. Mais la pression est très forte et progressivement tous les élus sont en train de basculer en faveur de la coercition », a-t-elle insisté. La solution aujourd'hui est de « projeter du temps médical vers les zones sous dotées », estime Agnès Buzyn. Sur la question des déserts médicaux, la ministre compte en tout cas sur les propositions des internes et sur leur participation active au comité de pilotage d’accès aux soins (Copil) programmé le 6 février prochain pour tenter de trouver de nouvelles solutions contre la désertificaton médicale.
La ministre a également rappelé l'urgence de faciliter l’accès aux soins d’un point de vue économique. Elle a ainsi évoqué son souhait d'aller vers une généralisation du tiers payant sans obligation. « Je compte sur vous pour évoluer avec moi dans cette direction », a-t-elle déclaré.
La qualité de vie au travail : une priorité
La ministre est aussi revenue sur des préoccupations importantes des internes de médecine générale. Lors de la première journée du Congrès la question des risques psycho-sociaux a été dans tous les discours. Agnès Buzyn a rappelé qu’une mission avait été confiée au Dr Donata Marra pour formuler des préconisations sur la qualité de vie au travail des étudiants en santé. « Aujourd'hui, elle est difficile, vous avez des pressions, je le sais, a-t-elle expliqué. J’attends le rapport du Dr Marra pour prendre des mesures concrètes contre le harcèlement. Trop d’étudiants en médecine sont soumis à des pressions inacceptables et qui entraînent parfois à des gestes suicidaires et cela n’est absolument plus tolérable », a-t-elle ajouté.
Enfin la ministre a réaffirmé l'importance du recrutement de davantage de maîtres de stage dans le secteur ambulatoire afin de « favoriser une formation plus diversifiée ».
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