« Ne sacrifiez pas le service public hospitalier ! », s'alarme Pierre-Emmanuel Lebas aux candidats à la présidence de la République et médecin aux urgences de l'hôpital de Draguignan (Var) qui ont dû, faute de personnel, fermer la nuit, selon l'AFP. À 61 ans, il travaille depuis l'âge de 26 ans dans le service de santé public. « On ne peut pas laisser périr un système qui a sauvé des gens et en sauve encore alors que les failles qu'on dénonce vont devenir dangereuses pour la population », assène-t-il. Situé dans un département de la Côte d'Azur, région pourtant bien dotée en structures médicales, ce centre hospitalier couvre les besoins en soins d'un bassin de 100 000 habitants. Alors que son secteur n'est pas classé comme désert médical, le Dr Lebas s'inquiète de « peut-être commencer à voir des services fermés et redistribués vers le privé ». En octobre dernier, il s'est insurgé contre la fermeture nocturne, entre 20 h 30 et 8 h 30, des urgences de son établissement, faute de praticiens. Sur une vingtaine de postes pourtant budgétés, seuls 6 médecins urgentistes occupent les postes. Une situation intenable : « Cela nous a amenés à travailler pendant près de deux ans entre 80 et 100 heures par semaine et à différer nos vacances. » Aucun des médecins n'a pu prendre de congés à Noël. Cette carrière a aussi eu un coût sur sa vie familiale : « Oui, il y a eu des sacrifices… Je n'ai pas vu mon fils grandir. » Deux praticiens viennent d'être recrutés. Mais il en manque encore quatre ou cinq pour pouvoir rouvrir les urgences 24 heures/24. Actuellement, en dehors des urgences vitales, obstétricales, psychiatriques et de l'accueil des femmes et des enfants victimes de violences, ceux qui peuvent attendre doivent se rendre en pleine nuit à Brignoles, Fréjus ou Toulon, situées à des dizaines de kilomètres de Draguignan, ou bien attendre le lendemain pour bénéficier d'une consultation. Et de déplorer : cette fermeture de nuit « est un échec pour nous qui sommes la deuxième génération à avoir créé les services d'urgence. » Pour autant, des solutions seraient envisageables selon lui : « Les jeunes médecins qui souhaitent s'installer comme généralistes pourraient démarrer obligatoirement par un mi-temps salarié de cinq ans en médecine de ville et un mi-temps à l'hôpital. »
Urgences/témoignage
Un urgentiste lance un appel aux candidats à la présidence de la République
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Publié le 27/01/2022
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Crédit photo : GARO/PHANIE
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Source : lequotidiendumedecin.fr
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