Le Monde aurait besoin de la France ? Le France bashing ne serait plus à la mode ? Trop beau pour être vrai. Et pourtant, nos amis de la « perfide Albion », au travers de leur célèbre revue médicale The Lancet*, semblent croire à nouveau en nous. Ils veulent nous voir poursuivre « un rôle particulier et global dans l’évolution de la santé dans le Monde ». Rien de moins. On se prend à rêver. Certes, l’art de la communication est à la manœuvre. La ministre de la Santé, fine politique, y voit un soutien à son action. Elle déroule le tapis rouge à des contributeurs de revue si bienveillants. Pour la plupart, ils sont issus d’institutions publiques françaises. Un peu aux ordres, semble-t-il, et tout proches du pouvoir qui les aide à vivre. Néanmoins à y regarder de plus près, malgré tous ses défauts, la France fait peut-être mieux que les autres. Malgré notre faible croissance, de trop lourds déficits publics, le coût du médicament, des disparités sociales et régionales certaines, nous manifestons la volonté encore et toujours, depuis Pasteur, d’améliorer la santé chez nous et chez les autres. Les hommes politiques, à un an des élections présidentielles, devraient en faire leur credo. Les professionnels de santé, pour la plupart hostiles à la réforme actuelle, préfèrent faire semblant de ne pas y croire. Mais la geste des « hommes en blancs » s’écrit bien dans nos hôpitaux. Gérard Vincent, le véritable connaisseur des arcanes de l’hospitalisation publique depuis des décennies nous le confie. La réussite tient à ce mélange complexe de structures publiques et privées, de fonctionnaires à l’initiative et d’entrepreneurs libéraux à l’action et à la manœuvre. La renommée du système est liée à la couverture universelle et repose sur les fonds publics et privés qui mobilisent les financements et la recherche. La santé est un sujet politique. Mais l’État ne peut l’aborder qu’avec neutralité, « avec la main qui tremble ». Demain, avec les groupements hospitaliers de territoire, le nombre d’établissements va être réduit. Ce sera une des grandes réformes des dix prochaines années si elle est menée avec équité et sans passe-droits. Ce n’est pas gagné dans un pays qui aime se déchirer, qui a le goût de l’intrigue et des arrangements et qui pourrait succomber aux démons de ses passions extrêmes.
Une bien belle histoire
Publié le 13/05/2016
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* The Lancet, mai 2016, France : nation and world.
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Source : Décision Santé: 305
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