Ce début d’année est décidément bien agité. Tandis que les Gilets jaunes continuent de manifester tous les samedis, l’exécutif tente de renouer le fil avec les Français. Dans la lettre de six pages qu’il leur a adressée, Emmanuel Macron invite ses concitoyens à participer au grand débat national qui vient d’ouvrir. Le chef de l’État espère grâce à cet échange apaiser les colères. Il souhaite aussi trouver un consensus – et des idées nouvelles – sur les thèmes de la fiscalité, l’organisation de l’État et des services publics, la transition écologique, la démocratie et la citoyenneté.
« Il n’y a pas de questions interdites », écrit le président, qui veut aussi avec ce temps fort de démocratie montrer que la France est « un peuple qui n’a pas peur de parler, d’échanger, de débattre ». Quelle place sera accordée à la santé dans ce débat ? La question, à peine abordée dans ce courrier, reste grande ouverte.
Il y a comme un paradoxe dans l’actuelle séquence. Car au moment même où l’Élysée essaie de reprendre le dialogue avec les Français, le ministère de la Santé veut faire passer en quatrième vitesse sa grande loi santé du quinquennat. L’avant-projet de ce texte reprend sans surprise les grands chapitres du plan Ma Santé 2022 présenté en septembre par Emmanuel Macron. Il est question dans ses 23 articles de refonte des études de santé, de révision de la carte hospitalière, d’organisation des soins à l’échelle des territoires...
Alors qu’il tend la main aux Français, pourquoi le gouvernement veut-il dans le même temps faire passer au Parlement ce projet de loi santé en procédure d’urgence ? Pourquoi prévoit-il de recourir aux ordonnances pour légiférer sur les futurs hôpitaux de proximité ? Pourquoi Agnès Buzyn menace-t-elle de passer par la loi si les négociations qui s’ouvrent sur les assistants médicaux et les CPTS n’aboutissent pas ? La réforme du système de santé ne mérite-t-elle pas elle aussi un grand débat national ?
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