Ce n’était pas la négociation du siècle, mais l’occasion ou jamais de changer l'organisation des soins de premier recours. Après avoir porté sur les fonts baptismaux une convention 2016 jugée à l’époque peu innovante, Nicolas Revel tient enfin sa réforme fondatrice. À l’issue de quatre mois de discussions, le patron de la CNAM est parvenu à mettre au point un accord restructurant sur les Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), mi avril et sur les assistants médicaux, jeudi dernier. Ces protocoles sont à marquer d’une pierre blanche dans une histoire conventionnelle de près de 50 ans, au même titre que feu les RMO, le dispositif médecin traitant ou la ROSP.
Il s’agit d’abord de pallier la crise démographique. Alors qu’Agnès Buzyn se voit de plus en plus pressée de trouver des solutions rapides à la pénurie médicale, l’idée est d’agir ici et maintenant avant que la hausse du numerus clausus ne produise ses effets, en organisant la réponse aux soins non programmés via de nouvelles structures de coordination et en accroissant la file active des médecins, et d'abord les généralistes, qui en échange ne seront plus les bons à tout faire du système de soins.
Au-delà de l’urgence, il y a aussi la volonté de faire entrer la médecine ambulatoire dans une logique entrepreneuriale et collective, déjà à l’œuvre chez certains de nos voisins. Il s’agit d’inciter les praticiens à organiser ensemble l’offre de soins par territoire. Et de transformer le médecin de famille en chef d’équipe. Évidemment, la transition ne se fera pas sans quelques grincements. Tout le bras de fer de ces dernières semaines a consisté pour les syndicats à obtenir, non seulement des contreparties, mais aussi des garanties pour que le nouveau cadre ne se transforme pas en piège pour les médecins. Le défi vise à concilier service public et libéralisme. L’avenir dira si cet équilibre est le bon. À condition bien sûr que vos représentants disent « banco »
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