Dix ans après leur création, les agences régionales de santé (ARS) peuvent-elles sortir de leur position hospitalo-centrée ? Pourront-elles jouer un rôle plus important pour les soins en ville ? Telles sont quelques-unes des questions soulevées à la lecture du nouveau rapport de la mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (MECSS) de l’Assemblée nationale. Présentée la semaine dernière par les députés Agnès Firmin Le Bodo (Agir ensemble, Seine-Maritime) et Jean-Carles Grelier (LR, Sarthe), l’étude « Les agences régionales de santé, 10 ans après : renouer avec la proximité » intervient alors que la gouvernance des ARS est à l’ordre du jour des programmes de candidats aux élections régionales.
Pas de « grand soir des ARS » prévu, a affirmé le député. Sans occulter « les différents manquements » observés « au démarrage de la crise sanitaire », il a rappelé la « première mission » des ARS, celle de « régulateur de l’offre de soins ». La médecine de ville apparaît toutefois comme délaissée au profit d’actions vers les hôpitaux. Le rapport pointe en effet que « les ARS n’ont ni levier matériel, ni magistère moral pour agir sur l’exercice des professionnels de santé libéraux », tandis qu’une « répartition des tâches » entre les ARS et l’Assurance maladie « peut parfois être source d’inefficience », notamment pour la mise en œuvre des CPTS.
Le problème reposerait-il sur un manque de représentativité au sein de ces instances ? En moyenne, seulement 12,2 % des effectifs dédiés à l’offre de soins des ARS représenteraient le secteur des soins ambulatoires. Les députés proposent d’augmenter la diversité des métiers. Mais surtout, d’aller vers une « départementalisation » des ARS « pour que les acteurs des territoires, les professionnels de santé, l’Ordre des médecins, les chefs d’établissements, les élus locaux retrouvent ce qu’ils n’ont pas forcément aujourd’hui : des interlocuteurs de proximité » qui connaissent leurs problématiques, a martelé Jean-Carles Grelier. Reste à savoir si ce rapport d’évaluation sera suivi d’effets…
Aurélie Dureuil, directrice de la rédaction
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