Essentiels au bon fonctionnement du système de santé français, les Padhue - ces 18 000 praticiens à diplôme hors Union européenne qui exercent en France - ont refait parler d’eux fin décembre, à l’occasion de la parution de deux décrets prévoyant un nouveau statut (provisoire) de praticien associé contractuel temporaire (Pact). Un de plus…
Généralistes, urgentistes, psychiatres ou anesthésistes-réanimateurs, libéraux ou hospitaliers, les Padhue représentent 7,5 % des médecins en activité. Selon le dernier atlas de la démographie médicale de l’Ordre, un Padhue sur trois est né en Algérie. D’autres viennent pour l’essentiel de Tunisie et de Syrie.
Mais côté statuts, tous ne sont pas logés à la même enseigne. La Fédération hospitalière de France (FHF) recensait toujours 7 000 Padhue non-régularisés travaillant à l’hôpital public en 2023.
Ce constat est le résultat d’un empilement statutaire depuis l’accueil des premiers Padhue en France, au début des années soixante-dix, mais aussi d’une inadéquation du processus de régularisation de ces médecins au regard de leur expérience dans les hôpitaux français, parfois de plusieurs années.
Depuis 2021, pour travailler en France, un médecin diplômé en dehors de l’Union européenne doit passer le concours des EVC, les épreuves de vérification des connaissances. C’est aujourd’hui la seule voie pour obtenir une autorisation pleine et entière d’exercice. Souci : les EVC 2024 ont enregistré près de 20 000 candidats pour 4 000 postes ouverts. Le taux de réussite est de moins de 25 %.
Un second problème concerne les médecins qui exercent déjà de manière dérogatoire dans les hôpitaux français sans avoir finalisé leur processus de régularisation. Plus on attend, plus ce stock de Padhue augmente, plus la pile de dossiers grossit au ministère de la Santé.
Le gouvernement, le Parlement, les syndicats de médecins ont beau avancer régulièrement des propositions pour sortir de l’impasse, aucune ne fait consensus. Le 16 janvier 2024, Emmanuel Macron avait assuré vouloir « sécuriser » la situation des Padhue victimes d’une « précarité administrative inefficace ». Un an après, force est de constater que ce n’est toujours pas le cas.
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