Sans surprise, le dernier état de santé en France publié par la Drees révèle la persistance des inégalités de territoire dans l'accès aux professionnels de santé, et en particulier aux généralistes libéraux. Les populations les plus modestes sont les plus fortement pénalisées. Les inégalités spatiales et sociales sont renforcées. Le renoncement aux soins est accru pour les personnes les plus défavorisées, notamment dans l'accès aux unités neurovasculaires en cas d'AVC. Dans les DROM, les parturientes ont quatre fois de risque de décès que chez celles de la France métropolitaine dont le niveau est de 11 décès pour 100 000 naissances vivantes jusqu'à un an après la naissance. Pire, la mortalité périnatale (les 7 premiers jours de vie) a cessé de diminuer et se stabilise autour de 10 pour 1 000 naissances dans les années 2010. Les inégalités de santé sont plus présentes avant la naissance dans les milieux défavorisés (tabac, obésité) à la fois pour les femmes enceintes que pour leurs enfants, avec une prématurité et des petits poids à la naissance plus fréquents dans ce type de population que dans les autres. Résultat, les enfants d'ouvriers ont deux fois plus de risques que ceux des cadres de se retrouver en surpoids en grande section maternelle. Par exemple, alors qu'en moyenne 5 % des enfants de troisième sont obèses, 8 % des enfants d'ouvriers le sont aussi contre seulement 3 % chez les enfants de cadres. Alors que la santé bucco-dentaire s'améliore, les inégalités demeurent identiques entre ces deux populations dans les troubles non corrigés de la vue.
Surrisques chez les personnes défavorisées
Parmi les maladies chroniques qui touchent 24 millions de personnes, 13 % des bénéficiaires sont atteints de maladies neuro-cardiovasculaires, suivies des maladies psychiatriques (8 % des patients chroniques). Les patients en affection longue durée (ALD) représentent 18 % des personnes ayant consommé des soins en 2016, soit une forte proportion des personnes hospitalisées (43 % des patients en MCO). Là aussi, les maladies chroniques, hormis certains cancers, arrivent plus souvent chez les personnes socialement défavorisées qui développent du diabète 2,8 fois plus souvent que les autres populations. Les surrisques chez ces premières personnes sont respectivement de 2,4 et de 2,0 pour les maladies chroniques du foie ou du pancréas et les maladies psychiatriques. Un écart est également recensé pour les maladies neurologiques ou dégénératives et les maladies cardio-vasculaires, avec respectivement des surrrisques sont de 1,5 et 1,4.
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