Une étude réalisée chez des étudiants en médecine à Beyrouth montre que les addictions ne sont pas plus fréquentes que dans d’autres disciplines. Certaines (caféine, nicotine, sexe) sont même plus rares.
Les étudiants en médecine souffrent-ils plus de dépendances chimiques ou comportementales que des étudiants en d’autres disciplines ? Les résultats des études sur la question sont divers et variés, avec une tendance à trouver une fréquence plus importante des dépendances, que l’on attribue au stress et aux contraintes des études en médecine.
« Notre étude rejoint celles qui infirment l’hypothèse que les étudiants en médecine sont plus dépendants que les autres étudiants. » L’étude a porté sur 140 étudiants libanais en médecine (Université Saint-Joseph à Beyrouth), qui ont été comparés à une population témoin, composée de 140 étudiants universitaires dans d’autres disciplines.
Critères du DSM IV
Les dépendances chimiques et comportementales ont été évaluées à l’aide d’un questionnaire fondé sur les critères du DSM-IV.
Dans la littérature globale, les étudiants en médecine apparaissent le plus dépendants à l’alcool, aux benzodiazépines, aux opiacés et aux sédatifs. En revanche, dans cette population de Beyrouth, c’est la dépendance à la caféine qui prédomine, suivie dans l’ordre pas celles à la nicotine, à l’alcool, aux sédatifs, aux opiacés, à l’amphétamine, au cannabis et enfin à la cocaïne.
Du point de vue des dépendances comportementales, les étudiants en médecine présentent le plus souvent un workaholisme (addiction au travail), suivi par une dépendance à l’internet, aux achats compulsifs, au jeu pathologique et au sexe.
Pour ce qui est des substances, les prévalences des dépendances à l’alcool, au cannabis, aux sédatifs, aux opiacés et à l’amphétamine ne sont pas différentes chez les étudiants en médecine de Beyrouth et dans d’autres disciplines. Alors que les dépendances à la caféine, à la cocaïne, à la nicotine sont significativement inférieures chez ces étudiants en médecine, comparativement aux autres étudiants. Il en est de même pour l’addiction au sexe et les achats compulsifs.
Variables sociales et culturelles
Les chiffres obtenus seraient à comparer à d’autres études, en tenant compte des variables sociales et culturelles. En effet, « les études sur les dépendances et les abus de substances chez les étudiants en médecine montrent une grande hétérogénéité des résultats entre les pays ».
« La dépendance chez les étudiants en médecine est un centre d’intérêt vu la nuisance directe qu’elle engendre chez l’étudiant et la détérioration de vie à tous les niveaux : personnel, social, académique, familial, sanitaire, ainsi que ses répercussions en santé publique. »
J. Moaouad et coll. « L’Encéphale » (2012) 38, 467-472.
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